Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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traversant l’avenue du Solbosch, aboutit, à tra-
vers la section anglaise, jusqu’à la façade mo-
numentale de l’Exposition ; la troisième, filant à
droite, se réserve à la galerie des machines.
A ces voies, qui sont les grosses artères de
l’ample réseau ferré qui couvre le sol de l’Expo-
sition, se greffent d’autres voies. On compte
sept embranchement dans la galerie des ma-
chines, trois dans la section belge, cinq dans
le compartiment des industries étrangères, un
dans l’allée des Concessions.
Neuf plaques tournantes interrompent ces voies
pour faire changer à volonté leur direction vers
des installations de moindre importance.
Le service de la manutention occupe un per-
sonnel de 25 employés et 200 ouvriers.
Ajoutons que cette organisation fonctionne à
merveille. Le zèle que dépensent les hommes qui
y sont attachés est d’autant plus méritoire que
leur travail n’est pas dans la glorieuse lumière
qui frappe le public. La difficultueuse tâche
s’accomplit derrière les palissades, parmi les
amoncellements de matériaux, qui sont autant
d’obstacles. Personne ne la voit, personne n’y
pense.
La manutention apporte, sans erreur, sans
confusion, à chacun pes outils, ses marchandises.
Elle alimente l’immense entreprise. Elle met
entre les mains des ouvriers du matériel en
disant : travaillez ! Elle apporte aux exposants
leurs produits en disant : exposez !
La manutention est au cœur des apprêts de
splendeur ; c’est d’elle que partent toutes les
pulsations de la vie qui va envahir la grande
et éphémère cité.
LA POSE DES CABLES ÉLECTRIQUES.
Et quand la fête sera commencée, la manuten-
tion, modeste et méritante, se tiendra à l’ombre,
jusqu’au jour où il faudra défaire, méthodique-
ment, tout ce qui a été fait.
LA SYMPHONIE INAUGURALE
L’Exposition universelle de 1910 n’aura pas
sa cantate. Rassurons-nous cependant, elle aura
mieux. Le genre de la cantate était usé. On en
avait dit tout le mal possible, et un peu plus
peut-être. Il n’y aura pas de cantate, mais une
« Symphonie inaugurale ». L’Harmonie ne sera
pas accompagnée par la Poésie. Le divorce est
complet. L’incompatibilité d’humeur était depuis
longtemps évidente. Poésie avait pris trop de
liberté, en ces cérémonies officielles. Au lieu
de s’élever, comme c’était son devoir, elle s’était
égarée dans les caraméleuses confiseries. Har-
monie s’est séparée d’elle. Nous ne croyons pas
qu’elle ait eu tort.
La Symphonie inaugurale qui sera exécutée le
23 avril, dans la salle des fêtes de l’Exposition,
a pour auteur M. Paul Gilson, un de nos meil-
leurs compositeurs belges, le plus brillant assu-
rément. Elle a été composée par le musicien
sur un scénario de M. A. Mabille.
Déjà en 1897, à l’occasion de l’Exposition
universelle de cette année, M. Paul Gilson avait
composé, sur un poème de M. Antheunis, la
cantate triomphale qui devait contribuer à
l’apothéose de cette magnifique fête du travail.
On se souvient encore de l’impression profonde
qu’elle produisit, de la majestueuse ampleur de
ses rythmes, quand il fallait célébrer la beauté
du travail auguste, de l’alerte gaîté de ses
rondes, lorsqu’il fallait indiquer les joies du
repos après la cessation du labeur de l’homme.
Une telle inspiration, aussi soutenue dans sa
variété, aussi noble dans l’envolée, était bien
digne du compositeur à qui nous devons l’admi-
rable poème symphonique de la Mer.
La composition nouvelle de M. Paul Gilson ne
sera pas inférieure à celles qui l’ont précédée.
C’est une symphonie remarquable qui va naître,
et l’Exposition universelle, à qui nous serons
redevables d’une si belle émulation dans le do-
maine de l’art, nous aura procuré une œuvre
maîtresse.
Il nous a paru intéressant d’analyser cette
symphonie inaugurale, d’en indiquer la portée
et d’en préciser le significatif symbole, d’en
énumérer surtout les thèmes.
C’est vraiment le travail que glorifie cette
symphonie et lorsque les invités du comité de
l’Exposition l’auront entendue, ils seront préparés
à parcourir les galeries et les halls où s’affir-
mera avec une telle grandeur la beauté de
l’énergie et de l’activité humaines. Une œuvre
de ce genre est inspirée par une idée supérieure,
et son utilité est évidente, puisqu’elle prouve,
par des rythmes de splendeur, le but grandiose
poursuivi, en cette occasion, à Bruxelles par le
pays entier et par toutes les nations partici-
pantes.
C’est le lever du jour. De joyeuses sonneries
de cloches l’annoncent. Après le repos de la
nuit, le labeur quotidien va recommencer pour
achever l’œuvre magnifique à laquelle le monde
entier sera convié. Et voici que sur une pédale
(note soutenue) aiguë du quatuor, le cor esquisse
le thème du travail. C’est ce thème qu’on trou-
vera figuré .sous le chiffre I.
Un prélude symphonique précise d’ailleurs
cette idée de la reprise du travail. En flots
pressés, comme ceux d’une mer qui déferle, les
ouvriers, porteurs des outils lourds et puissants,
pénètrent sur les chantiers. Par leurs efforts
vont s’élever ces fermes gigantesques qui abri-
teront les produits du Monde, par leur labeur
acharné et patient vont sortir de terre ces
palais gracieux ou imposants par lesquels seront
représentées les nations. Une petite marche in-
dique le cortège des travailleurs. Elle est com-
posée sur le thème précédent, modifié en 12/8
(ré majeur). Thème II.
Le tableau change. Les ouvriers se sont mis
à l’œuvre. On entend le bruit des lourds mar-
teaux qui frappent en cadence le bois ou le fer,
tandis que des appels interrompent de place en
place cette clameur de ruche en travail. Un
morceau symphonique symbolise cette animation
prodigieuse. Un « intermède » en sol majeur
(9/8), sur le même thème encore modifié, am-
plifié et mêlé à d’autres éléments thématiques
(III). Et parfois le thème principal reparaît,
en de subites explosions de puissance, dans sa
forme primitive.
Maintenant les constructions sont terminées.
Les ouvriers considèrent avec orgueil le grand
œuvre qu’ils ont accompli. Et la joie éclate
soudain parmi eux. Ils plantent le mai triom-
phal qui, selon les vieilles traditions, doit cou-
ronner le travail terminé. Le chant de la plan-
tation du mai (IV) est écrit en mi bémol, inci-
dentel.
Les travailleurs forment des rondes autour de
l’arbre de mai. De toutes parts des chants reten-
tissent. Sur les motifs les plus divers des refrains
s’entonnent et entremêlent leurs rythmes. Cette
idée est très heureusement exprimée par M. Paul
Gilson. Familier avec les vieux chants d’autre-
fois, il a composé ces danses 1(2/4 si majeur)' sur
la vieille chanson flamande de la plantation du
Mai (V). Et il a complété encore ce motif en
y intercalant un ancien Noël flamand (VI). La
danse s’anime graduellement. Les rythmes sont
atténués ou combinés (3/4, 6/8 et 2/4). Un
moment d’arrêt (mi bémol -^ III si) indiquant
l’émerveillement, le recueillement des ouvriers
en face de l’œuvre accompli (VII).