ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 423 spéciaux, tels que coups de marteau, limes râpant le fer, scies mordant le bois, jurons de contremaîtres ou sifflets de moteurs. Si nous insistons sur ce point, c’est que la vieille charge de Jérôme Paturot est encore prise au sérieux. On se souvient de ce compositeur qui se vantait de tout exprimer par la musique, qui commandait un plat du jour au restaurant en jouant un leit-motif sur une clarinette. Et le garçon ne s’y trompait pas. Il apportait vraiment le fricandeau désigné. Mais revenons à notre sujet. La forme, ou plutôt l’architecture musicale de la symphonie inaugurale pourrait être ainsi exposée : i° Introduction. Ré majeur surtout dominante, 4/4 assez lent ; 20 Petite marche. Ré majeur 4/4, 12/8 mo- déré ; 3° Intermède. Sol majeur 9/8 un peu plus mouvementé ; 4° Danses. Si majeur, 2/4, 6/8, 3/4 (3/4 et 6/8 combinés), vif, très vif ; 5° Marche. Sol majeur, do, ré bémol, etc..., si bémol majeur (4/4 et 12/8), modéré ; 6° Danses. Ré majeur et modulations diverses : a) Polka 2/4 très modéré ; b) Trio (vivo), sol majeur (6/8) vif ; c) Ländler 3/4 assez animé ; Péroraison (3/4). Lorsque cette œuvre remarquable sera exécu- tée, au milieu de la cérémonie officielle, dont elle interrompra la froideur, elle apparaîtra comme l’hymne inspirée saluant l’apothéose de l’Expo- sition. Il est bon, il est juste, que dans toutes les ' manifestations de notre vie industrielle et sociale, l’art fasse entendre sa voix, puisque lui seul chante, élève et magnifie. LE SALON DE LA LIBRE ESTHÉTIQUE Montrer l’évolution du paysage pendant la moitié du XIXe siècle comme l’a fait M. Octave Maus, l’intelligent organisateur du Salon de la Libre Esthétique, c’est retracer toute l’histoire de la peinture durant cette période. Peindre la nature sous ses plus réels aspects est devenu la préoccupation de tous les artistes. Ils aiment à s’approcher d’elle comme d’une source de vie où ils puiseront à longs traits la boisson régé- nératrice. Et cela est si vrai que c’est dans le paysage que se produisent toutes les réformes, c’est à cause de lui que naissent l’impressionnisme et le luminisme. C’est lui qui vivifie l’art que les romantiques semblaient avoir épuisé à force de grandiloquence et d’emphase. Dès que sa régé- CLAUDE MONET. — LES DINDONS. nération se fait sentir, les autres genres parais- sent secondaires à côté de lui. C’est comme une terre conquise après des siècles d’efforts, un mode d’expression nouveau subitement révélé. Diderot, dont le nom s’évoque toujours lors- qu’on parle d’art, avait écrit au XVIIIe siècle ces lignes si vivantes, que nous ne pouvons nous empêcher de citer, parce qu’elles formulent avec une si grande précision la réforme qu’allait réaliser, un siècle et demi plus tard, les peintres de l’école de Fontainebleau : « Ne quitte ton atelier, écrivait-il à un jeune peintre, que pour aller consulter la nature. Va voir le soleil se lever et se coucher, le ciel se colorer de nuages. Promène-toi dans la prairie, autour des troupeaux. Vois les herbes brillantes des gouttes de la rosée. Vois les vapeurs se former sur le soir, s’étendre sur la plaine et te dérober peu à peu la cime des montagnes... Devance le retour du soleil. Vois son disque obscurci, les limites de son orbe effacées, et toute la masse de ses rayons perdue, dissipée, étouffée dans l’immense et profond brouillard qui n’en reçoit qu’une teinte faible et rougeâtre... Tandis que tu t’occupes, pendant les heures brûlantes du jour, à peindre la fraîcheur des heures du matin, le ciel te prépare de nouveaux phénomènes. La lumière s’affaiblit ; les nuages s’émeuvent, se séparent, s’assemblent, et l’orage s’apprête. Va voir l’orage se former, éclater et finir ; et que dans deux ans d'ici, je retrouve au salon les arbres qu’il aura brisés, les torrents qu’il aura grossis, tout le spectacle de son ravage ; et que, mon ami et moi, l’un contre l’autre appuyés, les yeux attachés sur ton ou- vrage, nous en soyons encore effrayés.» Il ne fallut pas deux ans, mais bien cent cinquante ans environ avant que fut suivi le conseil adressé par Diderot au peintre Lauthen- bourg. Les artistes de l’école de Fontainebleau en France, ceux de l’école de Tervueren en Belgique écoutèrent cette parole éloquente. En relisant aujourd’hui ces lignes on est frappé de l’accent de vérité qu’elles contiennent, et l’esprit évoque presque aussitôt un de ces tableaux des maîtres de 1860 qu’on admire sans réserve au Salon de la Libre Esthétique, une toile d’Hippolyte Boulenger ou de Louis Dubois. Leur sensibilité s’était aiguisée devant le spec- tacle des beautés de la nature jusqu’à nous communiquer cette émotion dont parle l’auteur des Salons. C’est cet effroi que nous ressentons devant l’approche de la tempête. C’est cette douceur si intense que nous éprouvons devant la campagne aux vastes et harmonieux hori- zons ; c’est cette mélancolie délicieuse qui nous pénètre devant ces crépuscules dolents qui lente- ment enveloppent le paysage de leurs ombres rougeâtres. Et, dans cet ordre d’idées, nous devons a 1 or- ganisateur du Salon de la Libre Esthétique le grand plaisir de pouvoir apprécier certains de ces paysagistes si profondément émotifs dont le Musée de Bruxelles, par exemple, ne possède que des œuvres ou secondaires ou trop peu nombreuses. Hippolyte Boulenger se révèle au Salon dans toute sa gloire. L’Approche de l’orage, une toile de premier ordre, appartenant à M. Van der Straeten-Solvay, caractérise puis- samment cet artiste. Pour produire cette profonde impression, l’artiste n’a employé que des moyens très simples de composition. A gauche, un bou- quet d’arbres très verts. C’est l’Arbre, tout sim- plement,. si vous le voulez bien. Au premier CEE