Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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Vallons de Provence, nous sommes bien près de
pardonner à l’artiste son mur, posé en dépit
des lois de l’équilibre, ou son soleil railleur
qui semble se moquer du spectateur, pour ne
plus admirer — mais très sincèrement alors -
qu'une prairie et des fleurs qui contiennent en
elles toutes les magnificences de la création.
Gauguin lui-même verrait aujourd’hui ses audaces
s'émousser et des admirateurs lui venir très sin-
cères. Qu’a-t-il donc fallu pour opérer ce revire-
ment de notre goût ? Peu de chose ou beaucoup
peut-être. L’effet de cette force mystérieuse qui
agit sur l’ensemble de l’humanité, à l’insu de
celle-ci, qui pénètre secrètement l’ambiance des
êtres et des choses, fait de l’audace d’hier la
vérité d’aujourd’hui, d’une vision jugée témé-
raire autrefois une beauté dégagée, épurée et
triomphante.
Arthur De Rudder.
PANORAMA DE LOKANDU.
L’Exposition Coloniale. — Une visite au Musée de Tervueren.
Un collaborateur du XXe Siècle a fait une
visite au nouveau musée de Tervueren, où l’on
travaille activement et où l’on espère être prêt
le Ier mai.
Notre confrère a tout d’abord jeté un regard
sur la salle d’exportation.
« On y verra, lui a dit le chef du personnel,
M. Dewaet, tout ce qui se fabrique en Belgique
à l’usage des blancs ou des indigènes de la colo-
nie. Nous exposerons des chaussures, des che-
mises, du linge, des couvertures, tout ce qui est
nécessaire à l’équipement des Européens, les
produits d’alimentation destinés au ravitaille-
ment des postes et aussi des perles, de la fausse
bijouterie, des étoffes destinées aux échanges.
Au fond de la salle se trouvera la section des
transports, montrant les steamers, les grandes
voies de communication, les principaux centres
d’élevage et d’agriculture, les principales mis-
sions. Les ports et les chefs-lieux de district
seront représentés en maquettes, et cette repro-
duction sera aussi fidèle que possible. Cette
section pourra être très rapidement achevée.»
Mais laissons maintenant parler le visiteur :
« Je continuai ma promenade. Cette première
salle aboutit à une salle d’angle, de proportions
assez réduites, mais qui offrira un gros intérêt
pour le visiteur. On doit y construire une hutte
indigène, dans un décor approprié. Le but est de
montrer comment le noir vit dans la forêt pen-
dant la récolte du caoutchouc, et aussi comment
il procède pour recueillir le latex, c’est-à-dire la
sève de l’arbre. Cinq grands arbres à caout-
chouc, ramenés d’Afrique, ont été plantés là,
et deux indigènes — nègre et négresse — indi-
queront par leur attitude comment se pratique
l’incision. Autour de la salle s’étaleront dans des
bocaux toutes les variétés des latex, ainsi que les
acides dont se sert le travailleur noir pour coa-
guler le caoutchouc.»
*
* *
« De la salle d’exportation on pénètre dans la
section des produits d’importation. Il y a là
deux salles éclairées par de larges verrières et
peuplées de nombreuses vitrines. Ces deux com-
partiments sont presque achevés. Les portes
seront ornées de magnifiques dents d’ivoire et
l’on y admirera un riche trophée formé de 24
immenses pointes, dont la plus importante ne
pèse pas moins de 60 kilos.
» L’ivoire joue d’ailleurs un rôle prépondérant
dans la décoration de ces deux salles. Une seule
défense a fourni la garniture complète d’une
vaste vitrine et l’on est stupéfait du nombre
d’objets qui en sont sortis : nécessaires de toi-
lette, billes de billard, ronds de serviette, coupe-
papier, bibelots d’art, figurines délicatement
sculptées. Le travail indigène de l’ivoire, exécuté
par des arabisés, ne sera pas un moindre sujet
d’étonnement pour le public.
» Une des attractions de ce salon sera l’expo-
sition des minerais du Katanga : minerais de fer,
d’étain, de plomb, de cuivre, extraits du sol de
ce riche district. On y verra aussi des pépites
d’or. J’ai sollicité vainement la faveur de les
contempler. Le directeur du musée les garde
jalousement dans un coffre solidement cade-
nassé...
» L’industrie indigène tient une large place
dans ce compartiment, et le visiteur suivra cer-
tainement avec intérêt les phases diverses de
la fabrication des nattes, depuis la cueillette
des fibres du bananier et du raphia jusqu’à la
machine à tisser ou la confection des cordages.
» Nous n’allons pas passer en revue l’immense
variété des produits congolais. Disons toutefois