Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L'EXPOSITION DE BRUXELLES
LIEGE
Une ville française de grande province, Lyon,
Bordeaux, peut-être Toulouse, voilà la première
impression que communique Liége au voyageur
étranger. Le centre actuel de la cité est moderne,
il est sans beauté. Ce n’est ni la Grand’Place de
Bruxelles, ni la place de l’Hôtel-de-Ville d’Anvers,
ni les alentours du Beffroi et de Saint-Bavon, à
Gand. De monument du passé il n’y en a qu’un;
encore étale-t-il une vilaine façade moderne, au
lieu d’offrir au premier regard cette physionomie
aristocratique qui est celle de ses cours intérieures
et que Marguerite de Valois aimait. Les maisons
plusieurs époques, et les débris d’une tour à
Saint-Jacques et à Saint-Denis, tout l’appareil
constructif de ce bijou qu’est Saint-Christophe,
fondé par Lambert le Bègue, des portions de
Sainte-Croix et de Saint-Barthélemy témoignent
suffisamment de la prospérité et de l’étendue de la
cité aux .XIle-XIlIe siècles, c’est-à-dire lorsqu’elle
était encore, ou finissait d’être, la ville-lumière du
Nord de l’Europe, la fille aînée de Rome, lorsque
son université attirait des maîtres et des étudiants
de partout.
Née sur le versant occidental de la Meuse, elle
et Petits, il abritait les aristocratiques nichées des
oppresseurs de nos métiers.
Plus tard la Ville s’étendit au long du fleuve, sur
sa rive gauche et en aval du bourg initial. Une rue
pittoresque, qui a gardé quelques hôtels des XVIIe
et XVIIIe siècles, à l’ornementation élégante et
sobre comme celle des meubles liégeois du temps,
fut la principale voie de ce quartier neuf; on
l’appelle Hors-Château, et elle est bordée, outre ses
constructions privées et une très belle fontaine de
Delcour, de plusieurs églises et chapelles qui
attestent l’abondance des clercs dans la vieille cité.
IVOSO
liaw
Liége — Vue panoramique
°nt cinquante ans d’âge; elles évoquent une cité de
trente mille âmes, ou guère davantage. On est
déçu,
Iourtant, soit que l’on pénètre à l’intérieur du
‘dais des Princes-Evêques, soit qu’on s’éloigne
1oui visiter Saint-Martin, Saint-Jacques et Saint-
Christophe, ou encore pour muser le long des
Quais de la Meuse, où de trop rares maisons à l’as-
pect vétuste décèlent l’originalité de constructeurs
qui ne doivent rien à l’Allemagne ou à la Flandre;
s°it qu orienté différemment on gagne les boule-
vards et qu’on découvre la « cinquième avenue »
'egeoise, c est-à-dire tout le quartier neuf, cossu,
uxueux, un peu lourd d’aspect, de l’Ile de Com-
merce, on revient promptement d’une déception
qui n est nullement fondée.
Liège-ville a un passé glorieux et un présent fort
onorable. Le passé est symbolisé par ses monu-
ments religieux et civils. Les premiers datent de
reste, sous Notger, circonscrite à ce lopin de
terre ferme et à un îlot dont plusieurs noms de
rues (Pont d’Ile, Vinave-d’Ile, Pont d’Avroy,
Pont Mousset, Saint-Jean-en-Ile, etc.) conservent
le pieux souvenir. Liége débute avec la modestie
de Paris « espèce de bourg de la peuplade gauloise
des Parisiens, sise dans une île de la Seine, et
reliée par des ponts aux deux rives ». (Marcel
Poëte.) De même que la Montagne-Sainte-Gene-
viève devait abriter les premiers faubourgeois de
Paris, de même le mont où s’élève Saint-Martin,
fut le premier séjour des Liégeois qui étouffaient
dans les étroites limites de l’îlot appelé Leiidicus
vicus (Luidik anc. flamand, Lüttick allemand) et
où il est incontestable qu’on parla d’abord le
tudesque aussi bien que le gallo-romain. Ce mont
sacré, qui fut le théâtre de bien des luttes, on
l’appela dans sa principale artère Publemont, et au
XIVe siècle, lors des tragiques conflits entre Grands
Tout l’enseignement qu’on y? donnait, dès le
XIe siècle, et qui comportait les trois degrés, était,
en effet, entre les mains du clergé séculier et
régulier. A la base fourmillaient les écoles parois-
siales ou petites écoles; les collèges capitulaires
et monastiques se superposaient à cet ensei-
gnement élémentaire, et ils étaient dominés eux-
mêmes par l’école cathédrale, qui fut autant
notoire que les universités de Paris et de Bologne,
et qui le fut bien avant celles-ci.
Plus tard encore, sur l’autre rive, où l’insécurité
avait régné longtemps, des maisons d’artisans
furent bâties, puis quelques édifices et hôtels aris-
tocratiques. Pourtant jusqu’en i85o environ, ce
quartier d’Outre-Meuse garda sa physionomie
particulière; il eut ses mœurs et même son accent
patois distincts. On l’appelle encore « Jus d’là »
avec une nuance de dédain. Mais ceux qui l’ha-
bitent ripostent, non sans fierté, qu’il abrita bien