Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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446
L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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qu’entre deux segments raccordés
ainsi l’un à l’autre subsiste un vide
que l’on remplit de mortier de ci-
ment, et dans lequel on loge l’ar-
mature en fer qui réunit les assises.
L’emploi des claveaux qui offre
donc de si grands avantages au
point de vue de la construction,
comporte, comme on voit, l’appli-
cation complète du principe du
béton armé. Ajoutons, ceci surtout
pour les spécialistes, que l’extré-
mité droite d’un claveau peut
entrer plus ou moins profondé-
ment dans la tête du segment voi-
sin, ce qui permet de faire varier
à chaque assise le diamètre de la
cheminée, tout en conservant le
même modèle de plaque, pour un
certain nombre d’assises. C’est au
moyen du jeu existant dans le
raccord des claveaux entre eux
que l’on obtient la conicité du fût
de la cheminée.
1
^:■
CHEMINÉE DU MOULIN DE LA VIGNETTE A LOUVAIN (40 M. DE HAUT)
Voilà, sans entrer dans de plus
amples détails techniques, le sys-
tème qui résolut définitivement le
problème de la construction des
cheminées en béton armé. D’autre
part, n’avais-je pas raison de dire
que, d’emblée, on donna satisfac-
tion à tous les desiderata, puisque
contrairement aux cheminées en
béton pilonné sur place, extrême-
ment disgracieuses, celles formées
de claveaux sont donc susceptibles
d’affecter la forme conique et, par
ce fait sont sveltes, allégées au
surplus, semble-t-il, par leurs can-
nelures. Ces nervures heureuses,
en leurdonnant de la robustesse,
accentuent en effet leur légèreté
par les jeux d’ombre et de lumière,
marquant les évidements longitu-
dinaux. Les visiteurs de l’Expo-
sition pourront aisément vérifier
minées en béton armé de réservoirs, procédant
en même temps à deux constructions utiles,
d’où économie notable. C’est ainsi que les ou-
vrages techniques français signalent élogieuse-
ment la cheminée des mines d’Anderny-Che-
villon (Meurthe-et-Moselle) garnie de deux
réservoirs, curieux et audacieux édifice indus-
triel construit par la société bruxelloise. La che-
minée d’Anderny-Chevillon mesure cinquante-
cinq mètres de hauteur. Elle porte en ceinture,
à vingt mètres et à quinze mètres de hauteur,
deux réservoirs, l’un de cent mètres cubes de
capacité, l’autre de vingt-trois mètres cubes.
Ces cuves sont portées par des consoles et for-
ment un seul bloc avec le corps de la cheminée.
Telle est l’intéressante extension que MM. Léon
Monnoyer et fils ont donnée à leur procédé.
Déjà ils ont élevé six cheminées avec réser-
voirs, notamment aux charbonnages de Beerin-
gen et à ceux d’Assche (concession d’André
Dumont), dans le bassin de la Campine.
On conçoit que le système des claveaux puisse
s’appliquer aux constructions les plus diverses.
MM. Léon Monnoyer et fils ont formé, à l’aide
de ces segments en béton, des « réfrigérants »
pour usines, infiniment préférables à ceux en
bois, trop volumineux et qui offrent maints
inconvénients. Un de ces réfrigérants a été
fourni aux grandes Aciéries de Longwy. Mais
l’ouvrage le plus important exécuté jusqu’à pré-
sent par MM. Léon Monnoyer et fils, à l’aide
des claveaux constituant par leur réunion un
monolithe, est, sans conteste, le château d’eau
d’Ixelles, que le hasard — faisant bien les
choses — place à proximité du territoire de
l’Exposition. Il semble que ce chef-d’œuvre, dû
au procédé le plus moderne de construction,
participe aux attractions du Solbosch. Ceux qui
auront l’occasion de visiter ce monument d’uti-
lité, mais dont l’aspect a une réelle allure déco-
rative, seront définitivement édifiés sur les res-
sources du brevet de MM. Léon Monnoyer et
fils et sur la façon dont ces excellents et distin-
gués constructeurs les appliquent.
Un cliché joint à ce texte montre l’étonnant
blait une anomalie, étant donnée la malléable
matière dont elles étaient formées. Aussi, malgré
tout, la brique et même la tôle restaient en
faveur pour la construction des hautes che-
minées. Les tubes monolithes ne se multipliaient
pas. Il en fut ainsi jusqu’au moment de l’adop-
tion des claveaux pour ce genre d’édifice. Qu’est-
ce que le claveau ? Une épaisse plaque en béton,
avec laquelle on construit comme s’il s’agissait
d’une tranche de pierre. C’était la suppression
du « coffrage » sur place et, quelle que fut la
place, immense avantage. L’atelier est installé
au pied de la cheminée. On moule sur le sol des
claveaux ou segments en béton armé de vingt-
cinq centimètres de hauteur, et ces petites dalles
qui correspondent chacune à quatre ou cinq
rangées de briques, sont facilement mises en
place, par deux, trois ou quatre ouvriers au plus.
11 n’est plus besoin, pour cette construction,
d’échafaudage extérieur, un seul travailleur
émergeant de la cheminée, dans laquelle il se
ménage des supports, suffit à placer les cla-
veaux élevés à l’aide d’un treuil. C’est on ne
peut plus pratique, mais comme toujours il
fallait imaginer ce moyen si simple... Du coup
d’ailleurs, le procédé atteignit la perfection.
Qu’on en juge: le claveau se compose d’une
partie plane, formant un fragment de la surface
de la cheminée et d’une tête ou d’un bourrelet
évidé perpendiculaire, à l’intérieur duquel vient
s’appliquer, s’emboîter si l’on veut, l’extrémité
du claveau suivant. Disons immédiatement
l’exactitude de cette appréciation, puisque l’im-
mense cheminée de l’usine de notre world’s fair
est construite à l’aide de claveaux. Mais n’an-
ticipons pas. C’est en 1906 que la première
cheminée de l’espèce fut construite en Belgique.
Ce fut le désir exprimé par la Société des ciments
de Haren de voir construire la cheminée de son
usine en béton armé, qui provoqua l’invention
de l’ingénieur Dumas, à laquelle collabora le
bureau technique de la Société Léon Monnoyer
et fils. La cheminée de Haren, qui apparut
comme une réussitè surprenante, mesure cin-
quante-cinq mètres de hauteur. Le procédé avait
fait immédiatement ses preuves. MM. Léon
Monnoyer et fils le firent breveter dans vingt-
six pays, en tête desquels il faut citer l’Alle-
magne, vu la sévérité avec laquelle on y délivre
les brevets. Le système était lancé. MM. Léon
Monnoyer et fils, des spécialistes, comme on
sait, en constructions en béton armé, firent de
l’application des claveaux une division spéciale
de leur puissante organisation. Leur adminis-
trateur, M. A. Monnoyer-Rommelaere, donna
des soins tout particuliers à cette branche si
intéressante, et M. Braive, colonel d’artillerie
français en retraite, officier de la Légion d'hon-
neur, fut chargé de la direction des intérêts
commerciaux de ce service industriel à l’étran-
ger. Que de travaux importants ont été exécutés
depuis à l’aide du système des claveaux, par
la firme Léon Monnoyer et fils !
Bientôt elle fut amenée à entourer ses che-
,5
RÉFRIGÉRANT EN BÉTON ARMÉ
DES ACIÉRIES DE LONGWY. (32 M. DE HAUT
DIAMÈTRE INTÉRIEUR AU SOMMET 8 M.)