ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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44 L’EXPOSITION DE BRUXELLES LE SALON DU PRINTEMPS La Société des Beaux-Arts a donné cette année à son exposition une ampleur inaccoutumée, qui l’a fait presque assimiler à un triennal. C’est ainsi que Bruxelles a eu son Salon, comme Paris, comme Londres, comme Berlin et Copenhague avaient le leur, à cette époque de l’année qu’on dit printanière, où les capitales s’ani- ment de la foule des étrangers, et où nos yeux, débarrassés des brumes de l’hiver et réjouis par de vives cou leurs, paraissent mieux disposés à apprécier celles que les peintres vont leur offrir. La médaille d’or, c’est-à-dire la première récompense de ce Salon, était allée à l’art décoratif. C’est par lui que nous commencerons cette visite. N’est-il pas d’ailleurs, a-t-on dit, l’art de l’avenir, celui qui s’in- troduira dans tous les édifices, dans tous les foyers ? M. Montald a obtenu la distinc- tion dont nous parlions plus haut pour son panneau décoratif Sons l’Arbre sacré. Et c’est justice. Cet artiste est bien réellement le poète de la fresque nouvelle. Ses tons de mauve et d’or sont une fête des yeux. Ses personnages sont empreints d’un reflet de l’immuable Beauté. Peut- être pourrait-on leur reprocher une uniformité dans les traits du visage, mais M. Montald nous répondrait sans doute qu’aux sources où il va puiser son inspiration la beauté est une, elle aussi. Ses formes sont belles, elles ont perdu presque entiè- rement la raideur qui semblait carac- tériser l’art décoratif. Seules ses femmes ont encore un peu le geste des statues. Et sur ces groupes qui nous donnent l’impression d’un âge d’or revenu, des arborescences mau- ves et cuivrées étendent leurs fron- daisons protectrices. M. Montald a représenté là la sublime féerie de l’idéal. Ce n’est pas dans les salles silencieuses d’un musée que nous voudrions voir se dérouler ces fresques, mais dans l’aula bruyante d’une université où se réunit la jeunesse. Une autre fresque, d’une inspiration puissante elle aussi, les Femmes de Çiamberlani. Des femmes çà et là sur des rochers, devant la plage où vient mourir quelque lointain océan. Les unes semblent appeler une barque perdue à l’horizon, d’autres tressent leurs chevelures, d’autres encore Charles Michel — Le bonnet brodé s’alanguissent dans une vague somnolence. Cha- cune d’elles poursuit un rêve inapaisé, et toutes sont unies dans un même sentiment de séduction. C’est une œuvre de grande allure, très forte et impressionnante. M. Jean Delville reste fidèle à son inspiration valeur deux maîtres, M. Joseph Stevens et M. Jan Stobbaerts. M. Joseph Stevens est ce qu’on est convenu d’appeler un peintre animalier, parce qu’il s’atta- che à reproduire sur la toile les différents aspects de nos chiens domestiques; nous pourrions tout aussi bien le dénommer un peintre d'observation, car en chacune de ses toiles se révèle le souci d’étudier, dans ses moindres détails, une atti- tude, une pose, un trait de mœurs ou d’habitude de nos fidèles servi- teurs. M. Joseph Stevens peint les chiens aristocrates et fiers, ceux qu’orne un riche collier de cuivre, les humbles caniches qu’une maî- tresse pleine de sollicitude a revêtus d'une robe armoriée, mais qui cepen- dant conservent la sensation de leur faiblesse devant le boule-dogue à la puissante carrure. Parfois un griffon poursuit une mouche, et son attitude est alors gracieuse; parfois aussi le chien connaît la misère de traîner les lourdes charrettes. Il se repose, exténué, montrant ses côtes lamen- tables, sous l’ardeur du soleil d’été, ou bien, accroupi sur ses pattes de derrière, il semble songer à la longue souffrance des journées uniformé- ment sombres qu’aucune aube ne viendra jamais éclairer. M. Joseph Stevens est le peintre attendri et ému des joies et des misères de nos amis et serviteurs les chiens. M. Jan Stobbaerts est lui aussi un peintre animalier, mais il semble avoir élargi son horizon. C’est à un groupe plus nombreux d’animaux qu’il partage son intérêt. Il à moins d’émotion que M. Joseph Stevens. Il regarde d’un teil d’artiste les fournils, les étables où sommeillent mystique. Sa Terre humaine apparaît sous les traits d’une madone, à qui les fruits et les fleurs forment des couronnes et des auréoles. M. Fabry se distingue par un grand panneau décoratif, Y Inspiration, et M. Maurice Langaskens, en qui l’on, peut placer les plus belles espérances, nous montre deux panneaux où le chant et la sym- phonie sont symbolisés d’adroite et poétique manière. Le Salon du Printemps réunit deux ensembles de toiles qui nous permettent de juger à leur juste Photo Hennofeert les bœufs, où se couchent paresseu- sement les cochons blancs et roses. Quelquefois c’est une boucherie, où dans quelque réduit sombre, un bœuf agonise sous l’étreinte de ses bourreaux. Et sur tout cela, sur ces aspects de meurtre, de calme ou de vague béatitude, le peintre laisse tomber une belle lumière dorée qui fait vibrer l’atmosphère de ces étables et rend plus impressionnante encore l’ambiance de ses boucheries. M. Jan Stobbaerts est assurément un maître. M.Jacob Smits est représenté par un choix de ses œuvres qui nous montre le peintre paysagiste et