Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
Emile Claus. — Un Soir
M. René Gevers,f dans les aspects d’église de
M. Delaunois et de M. Omer Coppens, dans les
portraits où s’affirme le talent très souple de
M. Cluysenaar, dans ceux de M. Van Holder.
M. Smeers semble avoir adouci sa manière dans
sa jolie toile qui porte le titre de Parure. Une petite
salle nous permet d’admirer le talent délicat de
M. Lucien Wolles (deux ravissantes têtes d’enfant),
de M. Rassenfosse, les puissantes gravures de
Danse, etc. Le Pèlerinage à Jérusalem de
M. Gambier s’impose par des qualités de premier
ordre. Un effort a été fait par M. Gustave Max
Stevens, une tentative plutôt, celle de grouper
en un même tableau les personnalités les plus
sympathiques et les plus en vue de notre litté-
rature et de notre, art. Si peut-être il ne réa-
lise pas tout à fait ce que son auteur a voulu,
il a du moins le mérite d’appeler la discus-
sion. La place nous manquant ici, nous ne
pouvons que citer des peintres qui mérite-
raient une étude détaillée : M. Lemmers,
dont la Plage est pleine de lumière; M.
Camille Lambert, qui dans son ‘Paiser tient
plus que des promesses; M. Marcel Gefferys
{Sons les arbres)-, M. Maurice Blieck qui
affirme dans l’Embarcadère des qualités
maîtresses; M. L-P. Dierckx (La Veuve);
M. Henry Luyten {La Sonate)-, MM. Paul
Mathieu, Van Zeverbergen; M. Albert
Pinot, dont la Modiste est d’un coloris très
sympathique; M. R. Baeseleer, etc., etc.
Dans chaque exposition des maîtres dont le
talent est consacré y figurent par des. œuvres
connues. Ils marquent modestement d’une
toile leur présence. C’est ainsi que nous
voyons figurer M. Léon Frédéric avec Le
Soir, un groupe de paysans réunis autour
de la table familiale sous la lumière rougeâtre
des lampes; M. Emile Claus, avec son Soir
baigné de brumes verdâtres et ses champs
illuminés de rose lumière, toiles admirées
déjà lors de sa triomphale exposition du
Cercle Artistique; M. Géo Bernier, avec
deux toiles maîtresses : Matinée de septembre
et Labeur dans les polders; M. Eugène
Smits, avec son tableau allégorique Le bonheur
et le malheur; M. Eugène Laermans, avec son
Matin clair; M. Willaert, le peintre robuste et
vibrant des ruelles gantoises; M. Gouweloos, le
lauréat du dernier triennal, dont le tableau Leur
Destin rappelle les qualités de composition du Bain,
si justement admiré.
La Société des Beaux-Arts, qui fut l’organisatrice
de ce Salon, a invité aussi les artistes étrangers.
Des peintres et des sculpteurs de France, de Hol-
lande, d’Angleterre et d’Italie répondirent à cet
appel.
Les salles réservées à la France se constellent de
noms glorieux. Auguste Renoir, qui est de la plu-
part de nos expositions grandes et petites, est là
avec sa Baigneuse, éblouissante de fraîcheur et de
Tan Stobbaerts — La Boucherie
nouveauté, une de ses œuvres les plus séduisantes
assurément, avec son Pont jeté sur l’étang fleuri de
nénuphars. Jacques Blanche nous donne le rappel
de son talent si varié et si souple, avec le portrait
de Zuloaga, où la virtuosité de l’artiste français
S’est plu, un peu ironiquement peut-être, à rendre
l’image du peintre des rutilances espagnoles dans
les tons fanés et doucement harmonisés de l’école
classique; René Ménard est un poète de la palette
qu’attire le mystère du rêve. Auprès d’un lac
baigné par les vapeurs du crépuscule, sous les
grands arbres qui versent l’ombre en larges taches,
une femme, une nymphe s'asseoit, et c’est le Soir;
des frondaisons se parent des voiles de la nuit,
et c’est toute la forêt. Certains de ses portraits,
celui de la femme et de la mère de l’artiste, sont
aussi enveloppés de cette couleur indécise qui est
chez ce peintre comme un mystère, un trouble et
un charme.
Si M. Gaston Latouche aime, dans son Ecce
Agnus Dei,les couleurs chatoyantes, M. René Piot
se plaît aux étrangetés, qui dans son esprit doivent
étonner le public, lui créer des détracteurs pas-
sionnés et — qui sait? — des admirateurs. M. René
Piot s’est fait l’interprète des mauresques. Ce
sont des fresques aux couleurs criardes, aux traits
qu’on dirait rudimentaires, mais accusant parfois,
comme dans le Requiescat, un dessin habile et un
souci de la beauté très pure. Il y a de la joie et de
la lumière dans le pittoresque tableau de M. Raoul
Du Gardier Sur la Tamise. Quant à M. Charles
Hoffbauer, sa grande toile retient dès la première
salle l’attention du visiteur par son éclat et la
fougue de son coloris : Le Triomphe du condot-
tiere, une chevauchée étincelante qui traverse la
gloire d’un crépuscule florentin.
L’Angleterre montre plus de réserve. C’est un
charme discret d’aristocratique pensée que nous
offrent ses peintres, cet étrange et attirant Sauter
d’abord. Voici ce qui caractérise cet artiste : les
personnages que peint M. Sauter ont quelque chose
de mystérieux et de très doux, un vague symbole
plane sur le réalisme très accusé de quelque scène,
et c’est comme un écho du préraphaélisme qui se
meurt dans le modernisme de cette pensée.
M. Grosvenor Thomas est de la vieille école
des paysagistes anglais qui n’a rien voulu appren-
dre de l’impressionnisme moderne, de crainte de
perdre quelqu’une de ses beautés-Son Houghton