Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
œuvrent pour assurer, disons au monde entier,
d’inappréciables avantages hygiéniques. La course
aux kilomètres de canalisation continue.
Automatiquement, semble-t-il, ces travailleurs
constituent, avec un tour de main étonnant, les
noyaux de
chaque fonte,
formés d’une
« cheminée »
en métal, re-
couverte de
torchettes de
paille et d’une
couche de ter-
re plastique,
estampent, au moyen de sable tassé, le galbe exté-
rieur du tuyau; puis, ces opérations terminées et le
noyau plongé dans l’orifice du moule, coulent le
métal amené en joyeuse et pétillante fusion des
cubilots ronflants. Ainsi sont fondues toutes les
« conduites », quel qu’en soit le diamètre. Des
grues et des ponts roulants électriques plongent
dans les « coquilles » enterrées dans les sous-sols
les modèles et les noyaux, et plus tard, la coulée
effectuée, retirent de son enveloppe de sable le
tuyau rougeoyant, dont la dernière toilette est tôt
faite et qui bientôt aussi subit l’épreuve de la
pression hydraulique.
Trois halls où des centaines de rudes gars, aux
traits noircis, peinent courageusement, la poitrine
au feu, accomplissent les travaux de « noyau-
tage », où trois vaisseaux énormes sont consacrés à
la fonderie des tuyaux.
Je ne vous décrirai pas les systèmes d’emboîte-
ment appliqués aux Vennes; vous supposez bien
que cet établissement, qui est le plus « spécial » du
globe sans doute, produit des tuyaux de tous les
types. Mais si je n’entre pas dans ces détails, je
veux cependant signaler que les « conduites »
coulées à Liége sont obtenues par une seconde
fusion de fontes sélectionnées, procédé donnant
un métal tellement résistant qu’il permet de fabri-
quer des tuyaux d’une épaisseur minime. On
saisit les nombreux avantages économiques qui en
résultent.
*
* *
Sans vous faire assister aux épreuves de pres-
sion hydrauliques, qui vont de i5 jusqu’à 180 et
même 200 atmosphères, opération preste, ni à
l’asphaltage des tuyaux, une peinture d’un teint
résistant, je vous emmène visiter l’atelier de fon-
derie mécanique, où sont coulées les pièces de
robinetterie nécessitées par une canalisation. Cette
division est extraordinairement importante. Une
Nouvel Atei ier de parachèvement
fourmilière d’ouvriers s’agite 'dans ce hall aux
dimensions colossales. Sur le sol sont disposés à
perte de vue les châssis en fer autour desquels
s’empressent les mouleurs Vers les cintres s’élan-
cent les cheminées d’un énorme cubilot. Mais si
le métal en fusion s’épand simultanément en
dix endroits différents, éjectant des flammes et de
la fumée, celle-ci est bientôt humée par les ven-
tilateurs, et l’on peut dire que les travailleurs ne
pourraient être placés dans de meilleures condi-
tions hygiéniques.
L’atelier de construction, où se parachèvent et se
montent les accessoires nombreux d’une instal-
lation hydraulique, produit une impression tout
aussi favorable. Même espace, même lumière
abondante, même aérage. Ici l’outillage est natu-
rellement plus compliqué, les machines les plus
perfectionnées s’alignent le long des travées. C’est
le dernier cri du progrès industriel. Il n’y a pas de
pièce mécanique qui ne pourrait sans doute se
fabriquer dans cet atelier colossal,où tout vit inten-
sément, où tout est entraîné par la force électrique,
outils puissants et de précision, ponts roulants,
ventilateurs, et longuement je serais resté en con-
templation devant ce spectacle attachant, si la
sirène n’avait annoncé midi aux braves ouvriers
qui, comme chaque
jour, avaient bien mé-
rité leur déjeuner, avec
quelques bouffées de
tabac.
Je sortis de la ruche,
bruissante deux secon-
des encore auparavant,
avec le flot des travail-
leu rs se dirigeantjoyeu-
sement vers leur home.
Les gigantesques vo-
lants de la Centrale
d’électricité, où une
troisième machine de
3a5 chevaux va être
bientôt installée,
Halle des petits Tuyaux
s’étaient arrêtés etc’est
dans le silence soudai-
nement établi que je terminai ma visite par le parc,
où sur des milliers de mètres carrés s’alignent,
s’étagent les tuyaux auxquels l’imagination pour-
rait prêter l’aspect de bouches à feu : depuis la
couleuvrine jusqu’aux canons de remparts et de
côtes, jusqu’au « longtom » transvaalien de jadis.
Mais ce n’est point là le redoutable appareil de des-
truction maudit tant que l’homme n’entre pas en
démence, c’est pour la santé publique et non pour
la mort que l’on transforme le métal aux Vennes;
le curieux arsenal est celui de l’hygiène!
*
* *
Comme toutes nos grandes sociétés industrielles,
la Compagnie des Conduites d’eau s’est « expansée »
depuis un grand nombre d’années, et l’on peut dire
qu’elle a contribué puissamment à notre renom à
l’étranger.
Indépendamment de ses nombreuses agences,
les Vennes possèdent, au dehors du pays, deux
succursales de travail : celles de Santander, en
Espagne, et de Bucarest, en Roumanie. Ces usines
contribuent, avec l’établissement liégeois, à la
prise pacifique du sous-sol des villes s’éveillant aux
besoins de confort de la civilisation. Il faudrait
une page entière probablement de ce recueil pour
énumérer les cités où l’eau saine est distribuée en
abondance et où existe aussi, à présent, l’éclairage
public grâce à l’esprit d’entreprise de la société
belge. Les canalisations d’eau et de gaz équipées
par la Compagnie générale des Conduites d’eau
desservent les grandes villes de Belgique, de Hol-
lande, d’Espagne, d’Italie, de Roumanie, de Bul-
garie, de Turquie, de Russie, du Danemark, de
Suède, de Norwège, quelques villes de France,
d'Allemagne, d’Autriche et d’Angleterre — quoique
ces derniers pays soient grands producteurs dans
la même industrie — en Asie, les villes de l’Empire
Ottoman, des villes des Indes, de Chine, du Siam,
et surtout du Japon; en Amérique, les villes du
Chili : Curico,hSerena, Quillota Linares, San-
Bernardo, San-Fernando, San-Felipe, Cauquenes,
San-Javier, San-Tomé, Rengo Coronel, Raucagua,
Coquimbo, Talcahuano, Penco et Pubuendo ont
utilisé près de 10,000 tonnes de tuyaux en fonte
venant de Liége, entre les années 1890 et i8g5.
Actuellement, pour les eaux et égouts de San-
tiago, les entrepreneurs généraux se pourvoient
aux usines des Vennes de nombreuses vannes et
appareils spéciaux nécessaires à cette grande in-
stallation.
Toujours en Amérique, citons les grandes villes
de l’Argentine, les îles de Cuba, Porto Rico, et au
Brésil les villes de Rio-de-Janeiro, San-Paulo,
Paranagua, etc.; au Vénézuela, la distribution de
Caracas fut exécutée complètement en 1890-1891
par la Compagnie générale des Conduites d’eau
pour le compte de la société concessionnaire.
Plus récemment, le Ministère des Travaux
publics du Vénézuela lui confia une nouvelle et
importante fourniture de tuyaux.
L’année dernière la Compagnie générale a
obtenu une importante commande pour l’Etat
fédéral de Rio-de-Janeiro, laquelle comporte la
livraison de 74 kilomètres de tuyaux de 900 milli-
mètres de diamètre, formant un poids de 35,000
tonnes.
Mentionnons encore les fournitures faites à
Ponta Delgada, aux Iles Açores et en Afrique Por-
tusaise, la distribution d’eau de Saint-Paul-de-
Loanda.
Voilà l’œuvre industrielle considérable accomplie
sur le globe par la séculaire fonderie des Vennes,
devenue un des établissements les mieux outillés
qui soient. Mais la Compagnie générale des Con-
duites d’eau ne se borne pas à la fourniture et à
l’installation des appareils de distribution d’eau et