Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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de gaz, elle exploite aussi elle-même, par la créa-
tion de sociétés filiales dans desquelles elle se
ménage une participation prépondérante.
Parmi les organismes puissants constitués à
cette fin il faut citer : la Compagnie des Eaux de
la banlieue de Paris qui alimente surtout Suresnes,
Nanterre, Rueil, Asnières, Courbevoie, Gennevil-
liers, Colombes, etc.; la Compagnie des Eaux
LIERS DE TOURS A TUYAUX
d’Utrecht et d’Arnhem; cette Compagnie a donné
ensuite naissance à des sous-filiales exploitant des
extensions ; la Compagnie d’Entreprises de Con-
duites d’eau, siège social à Liége, alimente une
partie de la ville de Rome, maintes communes
vésuviennes, et était l’an dernier déjà en négocia-
tion pour établir un service de distribution d’eau
à Turin et dans diverses localités de la haute
vallée du Pô.
Qu’il me soit permis d’ouvrir ici une parenthèse
pour donner une idée des difficultés que nos
compatriotes durent vaincre pour alimenter d’eau
les 85,000 habitants groupés dans les communes
des environs de Naples, sur une étendue de
100 kilomètres. La prise d’eau des communes
vésuviennes, sur l’aqueduc du Serino, fut déter-
minée à la colline de Cancello, au nord du Vésuve,
à une altitude de 245 mètres. Une sortie d’eau,
appropriée spécialement au jaugeage, prend à
l’aqueduc 40 litres par seconde et, par une conduite
en fonte à forte pression, de a5o millimètres de
diamètre, les amène dans un réservoir principal
creusé dans le tuf, à Pollena, à 20 kilomètres
environ de l’appareillage de Cancello.
L’accès au réservoir principal a lieu par un
tunnel de 200 mètres de longueur creusé dans la
pouzzolane et la lave.
La conduite d’amenée traverse, dans un tunnel
muré, les voies ferrées de Cancello à Torre-Annun-
ziata, de Nola à Bajano; elle traverse de la même
façon les routes de Nola, de Perralonga, de
Fangone, du Ponte dei Cani, de l’Arcamone, du
Golino, des Pouilles, de Somma, du Frasso et de
Pomigliano d’Arco.
Cet exposé était nécessaire pour évoquer les
travaux d’art que dut exécuter la Compagnie
générale des Conduites d’eau dans un terrain
volcanique imperméable et favorisant, au moment
des pluies, la formation de véritables torrents
appelés Lagni qu’il fallut traverser, tels que ceux
de Mezzo Puntove, des Regi Lagni, de la Frezza,
de Campagna et de Rapillo.
Ces efforts ont non seulement été productifs
pour nos compatriotes, mais ils ont amélioré les
conditions d’existence d’une nombreuse popula-
tion mise à l’abri, à présent, des maladies infec-
tieuses.
Reprenant l’énumération des filiales de la Com-
pagnie liégeoise, je cite encore la Société des eaux
d’Alicante, celle des Eaux de l’arrondissement de
Charleroi, desservant Châtelet, Chàtelineau, Gilly,
Lodelinsart, Aiseau
et Charleroi même,
et, enfin, la Société
pour l’exploitation
et la distribution
d’eau, créée à Liége
il y a quelques an-
nées dans le but
d’entreprendre de
nouvelles exploita-
tions tant en Bel-
gique qu’à l’étran-
ger-
*
* *
On conçoit que
les travaux exécutés
dans notre pays par
la Compagnie géné-
rale des Conduites d’eau nous intéressent tout
particulièrement.
Le littoral surtout mérite une mention spéciale,
car il semble que depuis deux ou trois ans le gou-
vernement, secondant les vues du Roi, cherche à
améliorer la situation des communes côtières. La
Compagnie y a exécuté, de 1900 à 1902, la distri-
bution d’eau de Heyst, où le captage se fait au
moyen de trente puits Norton plongeant dans le
sable aquifère.
La canalisation urbaine a une longueur totale
de 8,800 mètres et est munie de vannes, ventouses,
décharges, bou-
ches d’incendie
et bornes - fon-
taines.
Ala même épo-
que, la Compa-
gnie générale a
construit les ré-
seaux de Middel-
kerke et de Wen-
duyne. Elle s’oc-
cupe en ce mo-
ment de recher-
ches d’eau dans
les dunes, pour
alimenter plu-
sieurs stations
balnéaires : le
Coq, Duinberghe, etc. ; Bruges et d'autres villes ont
leurs projets à l’étude. De.grands progrès sont à la
veille d’être réalisés dans les deux Flandres, et le
Roi lui-même, lors de la. réception de la députation
du Sénat, le 1“ janvier tgo3, a exprimé à cette
haute assemblée son désir de voir doter ces pro-
vinces d’une bonne eau potable.
Les plus récentes entreprises terminées: par la
Compagnie générale des Conduites d’eau, en Bel-
gique,' sont celles de Hüy, Russon, Bruxelles
(avenue Louise), Tournai, Antoing, Lillois,
Morialmé, Namèche, Marcbe-les-Dames, Rixen-
sart, Bierges, Dour, etc.; enfin, les canalisations
de Liége dans les nouveaux quartiers et les ter-
rains de l’Exposition.
*
* *
Maintenant qu’on s’est rendu compte de la pro-
digieuse et considérable activité de la Compagnie
générale des Conduites d’eau, qui à la fois fa-
brique ses appareils, entreprend l’installation de
toute canalisation et, enfin, exploite elle-même des
services de distributions publiques d’eau, mainte-
nant qu’on connaît le puissant et rationnel clavier
d’affaires des Vennes, on ne sera plus étonné
de la prospérité de cette Société et de ses résultats
financiers. La fonderie, qui fut le berceau des éta-
blissements actuels, était déjà connue au début du
XIXe siècle, mais c’est en rSSy qu’elle prit une
extension qui devait être progressive. Déjà en
1869-1870 la Compagnie générale des Conduites
d’eau, fondée en i865, réalisait 616,186 fr. 3g de
bénéfice brut; depuis plus de dix ans, le bénéfice
brut de la Société ést de plus de 1 million, et
en 1903-1904 — la dernière année dont les résul-
tats sont imprimés dans le recueil que j’ai sous
les yeux — le bénéfice brut atteignit 1 mil-
lion 560,484 fr. 34.
* *
Le labeur inlassable et l’initiative industrielle
sans cesse en éveil de la Compagnie générale des
Conduites d’eau sont donc récompensés. Ceci
constaté, il m’est agréable aussi de signaler que
cette heureuse Compagnie a su reconnaitre l’aide
précieuse que lui apportent si vaillamment ses
ouvriers émérites — les aptitudes de fondeur des
Liégeois sont bien connues — en leur assurant les
avantages de plusieurs œuvres de prévoyance.
Aussi peut-on dire que les travailleurs sont bien
traités aux Vennes.
Maintenant, après avoir succinctement caracté-
risé l’industrie et exposé les éléments d’exploi-
tation de la Compagnie générale des Conduites
d’eau, que M. Henri Doat ne m’en veuille pas de
dire, en « post-scriptum », que depuis 1880 il est
chargé à la fois de la gestion financière, de la
direction générale des études, du service commer-
cial de la Société, de l’exécution technique des
travaux d’entreprise, de la fabrication et des exploi-
tations. Cette énumération dispense de tout
compliment, n’est-il pas vrai?
On n’a guère de loisir aux Vennes.
Achille Chainaye.