ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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Side af 459 Forrige Næste
L’EXPOSITION DE PARIS hs tour à tour fourni par la matière (ainsi dans les verres doublés, accidentés, rap- portés), par l’émaillerie, la gravure, — isolées ou associées, — enfin, par l’em- ploi simultané de ces moyens différents à l’extrême. Dès 1884, Y Union centrale avait révélé certaines pièces à rinceaux, à arabesques, à semis, rehaussées de jetés de chardons et de hautes herbes, de figu- rines moyennageuses, d’essaims de pa- pillons voletants, où les émaux, tantôt opaques, tantôt translucides, mêlaient leurs tons bizarres, auparavant inconnus. Depuis, la fortune est échue à M. Émile Gallé, de rencontrer, en poursuivant l’iné- dit, les èmauæ-bijouæ (appliqués à basse température sur un excipient métallique adhérent à la surface) qui « permettent de donner aux élytres d’un scarabée, aux yeux d’une libellule, des reflets d’acier et d’azur, et à l’aile soulevée la diaphanéité des tissus vivants ». Mais la gravure surtout est redevable au verrier lorrain de progrès décidés, d’applications insoupçonnées. Par rem- ploi combiné de la meule, do la pointe de diamant, de l’acide, elle a été arrachée à la froideur d’une pratique machinale, puis victorieusement contrainte à épou- ser la technique du sculpteur, à se nuan- cer en négligeant l’accessoire pour préci- ser le principal, à prendre enfin la grasse liberté du modelé improvisé de la glaise ; il lui a été ainsi réservé de faire saillir les camées, d’enfouir les intailles dans la masse diaprée du cristal, de parer la vile matière jusqu’à l’élever au rang des plus purs joyaux. Cependant, au cours de tant d’aventures, le principe décoratif est demeuré immuable. Sur cos urnes dou- blées rose de Chine, si exquises dans leur préciosité, se voient uniment des bran- ches tombantes de fuchsias ou de bégo- nias, dont les feuilles gravées utilisent, en les mettant à nu, des verts frais et piquants.D’une conque marine, M. Gallé fait un drageoir que le touret et l’émail égayeront d'autres conques semblables en lotis points à celle même qui a prêté son type à l’objet. Quelque fleur a été peinte sur la panse d’une jardinière ; les bordures ou la frise seront déduites de l’inflorescence des graines, du pistil et des étamines ornemanisés. Et toujours la décoration rationnelle atteindra dans son ensemble à l’absolue unité. Si la figure humaine n'a enrichi que par exception d’autres cristaux, il est un moyen d’expression intellectuelle, d’em- bellissement moral très oublié, quoique très français, auquel M. Gallé aime à faire appel et qu’il a remis en honneur pour notre joie; je veux parler de ces inscriptions, ces sentences, ces devises brodées aux lèvres de ses vases et autour de la signature du maître verrier; bien appropriées, elles aussi, et de significa- tion profonde malgré leur allure naïve, elles sont le commentaire de la concep- tion de l’artisan, l’explication parlante de sa volonté, de sa pensée du moment, la confidence de l’effort, du rude tourment du créateur. Souci de plaire, soupire un batracien sculpté dans le jaspe et le jayet et préoccupé d’arrêter dans son vol une libellule légère ; Espérance luit à travers mes maux, murmure un cristal voilé. Une coupe aux teintes mordorées, trou- blantes, porte en exergue : Je récolte en secret des fleurs mystérieuses. Ailleurs se détachent, en une écriture ciselée à ca- prices, des distiques, des quatrains pitto- resquement choisis. Car pour être versé dans la conchyliologie, la minéralogie, la paléontologie, la botanique, xM. Gallé n’en connaît pas moins à l’admiration nos lyri- ques : les anciens, Villon et la Pléiade, comme ceux de maintenant, Théophile Gautier, Baudelaire, Rollinat, et la pré- dilection de ses lectures détermine assez exactement la particularité de son génie qui unit la grâce naïve et pénétrante des primitifs aux morbidesses inquiètes de l’heure présente. Un seul cerveau, une seule imagina- tion, a conçu des ouvrages si diversement touchants, et tout auprès se voient des faïences, des ébenisteries non moins per- sonnelles et pareillement issues du môme cerveau, de la même imagination. C’est donc un véritable enseignement dos arts appliqués que M. Gallé a fondé, et qu’il dirige à Nancy, et je ne sais nulle école, en aucun pays, qui ne doive pas envier un tel maître. Lui pourtant, inconscient de tant de gloire, et rivé sans répit au labeur, continue, loin du tumulte, dans l’apaisement de sa province, sa tâche de novateur, sa pieuse interrogation de la nature, et l’existence coule, sans qu’il ait souci do rien, sauf de suivre et d’incar- ner sa radieuse vision do poète et d’ar- tiste, au jour le jour doucement... Roger Marx. L’EXPOSITION RÉTROSPECTIVE DU TRAVAIL 1 «Pour le polissage, l’ouvrier préhistorique se servait d’une meule dormante en grès d’eau et de sable. Les polissoirs retrouvés soùt toujours munis de fossettes creuses dans lesquelles on polissait les convexités des instruments. « A la vue du trou destiné à recevoir le manche des haches et des marteaux de pierre, à la vue de ceux qui ont été pratiqués dans les plaques d’ivoire, dans les bâtons de commandement en bois de renne, dans les aiguilles en os, dans les 1. Voir las nos 54 et 55. dents et les coquilles destinées à orner les col- liers, et jusque sur le crâne des vivants et des morts, on se demande naturellement à quel procédé l’homme avait recours, lorsqu’il ne possédait que des outils en silex. A l’aide d’un foret en silex appliqué successivement sur les deux faces opposées d’une hache en pierre dure, et en faisant exécuter au foret des mouvements de demi-tour en rapport avec ceux du poignet, on arrive à obtenir deux trous coniques dont les sommets se rencontrent. Telle est, en effet, la forme assez souvent observée sur les haches polies. Mais souvent aussi l’on observe, dans les haches dont les trous sont restés inachevés, deux tampons cylindriques, encore adhérents au fond du trou et entourés d’une rainure cir- culaire... Dans la période la plus ancienne de l’âge de pierre, le silex ou des roches dures do nature variée sont exclusivement employés à la fabrication des engins de guerre, de chasse et de travail. Les haches ne sont jamais percées pour recevoir le manche. Pendant l’âge du renne, les divers objets travaillés par la main de l’homme sont mieux soignés, mais les haches demeurent toujours mi-perforées : l’os surtout est habilement mis en œuvre et porte les traces denouveauxprogrès. Lesartsdudessin prennent naissance, et leur premier essor indique quel- quefois une sûreté de main qui excite à bon droit notre surprise et même notre admiration. Avec la période néolithique, le polissage appa- raît. Le travail de l’os et de la pierre se perfec- tionne de plus en plus. Le trou, rare encore sur les haches de cette époque, devient fréquent sur celles de l’âge du bronze. » UN ATELIER DE MOULEURS DE L’AGE DU BRONZE. L’âgedu bronze estreprésentépardivers objets et divers types. Nous citerons notamment un Danois et une Danoise moulés d’après les docu- ments lesplus authentiques, et surtout un atelier de mouleurs ambulants. Les celts, employés çomme ciseaux ou haches de guerre, sont les monuments les plus carac- téristiques de l’âge de bronze, mais ils ne sont pas les seuls. Il y aaussi desépées, affectant toujours plus ou moins la forme d’une feuille, à deux tranchants et très pointues; des pointes de lance, de javeline ou de flèche; des couteaux à manches en os, en corne ou en bois ; des bra- celets, épingles et anneaux, constituent toute la parure des élégantes de l’époque. Plusieurs de ces épingles, trouvées dans les lacs suisses, semblent avoir été des épingles à cheveux : quelques-unes ont un pied de longueur, d’autres jusqu’à 2 pieds 9 pouces. Armes et ornements étaient tous coulés, et il y avait trois modes de coulage que sir John Lubbock est parvenu à ressusciter. La première de ces méthodes, la moins employée, consistait à couler l'alliage dans un moule. En ce cas le moule était en deux parties et la ligne de jonc- tion était apparente. « Une seconde méthode, dit le célèbre auteur de YHomme préhistorique, consistait à faire un modèle de l’objet, avec du bois ou avec quelque autre substance résistante, et à presser ce modèle sur du sable afin d’obtenir un creux correspondant. Il fallait que le sable fût contenu dans deux boîtes ou cadres, se plaçant l’un sur l’autre comme les moules solides. Les objets coulés de cette façon porteraient donc aussi une ligne de jonction. L’avantage de cette méthode consiste en ce que le sable prend facilement la forme voulue, et que des modèles en bois sont (Voir la suite page 126.)