ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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L’EXPOSTTTON DE PARIS J’ai eu le plaisir de causer, à l’Exposition, avec quelques-uns des hommes entreprenants qui sont allés tenter la fortune sur les bords du fleuve Rouge. Ils font pour leur pays d’adop- tion la meilleure des propagandes en manifes- tant autour d’eux la pleine confiance qu’ils ont en son avenir et en invitant leurs amis à les y suivre. C’est ce qui me fait croire qu’avant vingt ans on ne comprendra plus en France que l’épithète de Tonkinois ait pu être une injure pour un parti. Maintenant que le pays a été reconnu en tous sens, tous ces colons sont remplis de projets dont ils parlent avec un enthousiasme commu- nicatif; des affaires de toutes sortes les sollici- tent. Ils me les signalaient en examinant avec moi les produits exhibés. Dans le Delta, c’est la soie dont l’Annam et le Tonkin ont déjà exporté en 1888 pour près de trois millions de francs. L’obstacle au rapide accroissement de ce commerce réside dans le mauvais système de dévidage des indigènes. Il existait au Japon, il y a vingt ans ; ce pays l’a supprimé en éta- blissant par centaines des dévidages européens; pourquoi le Tonkin n’en ferait-il pas autant? C’est la canne à sucre déjà cultivée par les indi- gènes ; des usines centrales pour la traiter pour- ront être établies sur le modèle de celles qui ■ont si bien réussi au Brésil. G’estle coton; c’est l'élevage des bestiaux et des chevaux dans les prairies qui bordent certaines parties du Delta. La région montagneuse, depuis les explora- tions qui l’ont fait connaître, a perdu le renom de pestilence et de désolation que lui avaient acquis les propos des indigènes apeurés par la piraterie chinoise. C’est un domaine d’une tout autre nature que le Delta, mais non moins riche, plus riche peut-être, et qui double pour ainsi dire la valeur que l’on pouvait primitivement attribuer au Tonkin. Là, c’est le café, dont les plantations ont déjà obtenu plein succès à Ke-So et au Mont-Bari. C’est le thé, que les indigènes récoltent en plus grande quantité sans savoir le préparer pour lEurope. C’est le cay-gio, arbuste dont l’écorce fournit la substance du papier indigène ; la papeterie Montgolfier et la papeterie d’Essonnes en ont demandé à l’Expo- sition pour l’essayer.; elle donne un papier très résistant. C’est la cannelle, dont l’Annam a ex- porté pour 2.204,000 francs en 1888. C’est la ba- diane, dont la culture est encore très restreinte. C’est l’élevage aussi sur des plateaux de mille à douze cents mètres, où les blancs retrouveront probablement les conditions climatériques qui leur ont permis, à des latitudes identiques, de se rixer sur les plateaux mexicains. Ce sont enfin des produits naturels variés qui croissent spontanément dans les immenses et épaisses forêts que nos voyageurs n’ont guère fait encore qu’entrevoir : le cumhao, tubercule tinctorial dont les Chinois achètent dès maintenant pour 6 ou 700,000 francs par an, les laques, les bois précieux, les bambous, les rotins, sans parler des mines, sur la richesse desquelles il faut encore réserver son opinion. On est en face d’un pays que son gouverne- ment tenait strictement fermé à l’étranger. Il ne cultivait donc que ce qu’il consommait. Maintenant qu’il est accessible au commerce du monde, de tout autres perspectives s’ouvrent devant lui; il peut produire pour l’échange. C’est à nos colons à le diriger dans cette révo- lution économique et à en faire leur profit. Ils n’ont qu’à apporter l’initiative, la direction ; une réserve de main-d’œuvre inépuisable est à leur portée : douze à quinze millions detravtui leurs de la race la plus patiente et la plus labo- rieuse. Les traîneurs de pousse-pousse de l’Es- planade la représentent très exactement. Paul Boubde. L’INDUSTRIE Ä L’EXPOSITION LE GAZ ET SES APPLICATIONS L’industrie du gaz en France a voulu montrer sa vitalité et elle a édifié au Champ de Mars un hôtel superbe, où elle a réuni toutes les appli- cations du gaz. Ce palais, brillamment éclairé tous les soirs, est envahi par une foule de visiteurs qui exa- minent curieusement les appareils divers desti- nés aux usages de la vie confortable d’une ha- bitation de luxe, comme à ceux d’un modeste ménage. Nous ne décrirons pas par le menu cette splendide installation du syndicat des compa- gnies gazières. Tous les visiteurs du Champ de Mars sont entrés dans l’hôtel du gaz et en au- ront conservé le souvenir. Ce qu’il est intéres- sant de dire, ce sont les avantages économiques qu’offre un.emploi judicieux et raisonné du gaz. Mais,, avant d’aborder cette question, exami- nons d’abord la raison d’être de l’Exposition du gaz en 4889. Il y a onze ans, l’industrie dont nous nous occupons s’était attachée à faire en quelque sorte l'historique de la fabrication du gaz. Elle avait montré tous les perfectionnements accom- plis depuis la naissance de cétle industrie: per- fectionnements des appareils de fabrication et des procédés d’épuration, utilisation des sous- produits qui étaient autrefois sans valeur et dont il était très difficile de se débarrasser. Les recherches des grandes compagnies gazières, notamment de la Compagnie pari- sienne, avaient exploré entièrement le champ des investigations industrielles, et il ne restait plus de progrès à accomplir dans la fabrication. L’expertise provoquée par un procès récent l’avait démontré scientifiquement et juridique- ment. Restait la question d’exploitation. Là, un vaste champ s’ouvrait à des applications nou- velles ou à des perfectionnements des applica- tions premières. C’est le but que s’est proposé le syndicat des compagnies gazières de France : on peut s’assurer qu’il y a réussi en réunissant dans ce magnifique hôtel du Champ de Mars tous les perfectionnements apportés à l’éclai- rage, toutes les applications nouvelles comme ventilation, chauffage et force motrice. Nous nous occuperons aujourd’hui plus spé- cialement de l’éclairage et de la ventilation, remettant à un autre jour l’examen des appli- cations au chauffage et à la force motrice. La concurrence de l’éclairage électrique, qui se révéla à l’Exposition d’électricité en 1881, fut le coup de fouet qui stimula l’ingéniosité des inventeurs. Devant cette menace, les compa- gnies gazières et, plus particulièrement, la plus puissante du continent, la Compagniepari sienne, portèrent leurs recherches sur l’augmentation du pouvoir éclairant du gaz. l '.n 1881, la Compagnie parisienne inaugurait la création des becs intensifs en installant le brûleur de la rue du Quatre-Septembre. Jus- { qu’à cette époque, on croyait que pour donner । ia lumière équivalente à celle d’une lampe Carcel brûlant 42 grammes d’huile à l’heure, il faut dans la rue 127 litres de gaz, et. à l’inté- rieur, avec le bec à verre, 105 litres de gaz. Le bec de la rue du Quatre-Septembre, donnant une intensité égale à celle de 13 carcels avec 1,400 litres de gaz, réduisit la consommation dans la rue à 107 litres par carcel. A la môme époque, Sugg, Giroud, Vioche, etc., créaient des becs à veri'e qui, pour une consommation de 180 litres, donnaient au moins 2 carcels, soit 90 litres par carcel. C’était un premier pas dans cette voie où nous allons constater des progrès bien plus rapides et des économies bien plus considérables. Les essais de la Compagnie parisienne avaient ouvert une voie en montrant que les admis- sions d’air bien calculées, bien ménagées, bien dirigées pouvaient surexciter le pouvoir éclai- rant des becs de gaz dont on n’avait peut-être pas assez cherché à tirer tout le parti possible. Bientôt apparaît le bec Siemens, que sa forme disgracieuse, lourde, fait abandonner prompte- ment. Sans doute un grand résultat pratique était obtenu : le pouvoir éclairant d’une lampe Carcel était obtenu avec 60, 50, 38 et 36 litres de gaz, mais au prix de l’élégance et de la sim- plicité de la décoration. Les lampes électriques à incandescence, de forme légère, étaient de redoutables concur- rentes aux becs de gaz. L’industrie gazière leur opposa bientôt le petit bec à récupération au- quel Sugg, Wenham et d’autres donnaient une forme assez gracieuse et un pouvoir éclairant inconnu jusqu’alors. Tous les calculs des électriciens se trouvèrent renversés dans l’établissement des prix de re- vient relatif aux deux lumières. Au lieu de 105 litres pour un carcel, il fallait admettre 45 à 46 litres de gaz, c’est-à-dire, en argent, 0 fr. 0135 au lieu de 0 fr. 0315. Quelle pertur- bation dans l’évaluation du prix de revient! En somme, avec les nouveaux becs intensifs, il y a une diminution de consommation de gaz de 43 0/0 pour un même pouvoir éclairant. Si nous supposons deux consommateurs de gaz donnant à des mêmes espaces ce même éclat lumineux, l’un au moyen des anciens becs in- tensifs, l’autre au moyen des anciens becs Argant, l’économie de consommation sera telle pour le premier consommateur, que pour assu- rer au second les mêmes avantages pécuniaires, il faudrait abaisser le prix du gaz de 0 fr. 30 à 0 fr. 171. Les avantages que les consommateurs pari- siens n’ont pu obtenir d’un accord à intervenir entre la Ville et la Compagnie parisienne, pour l’abaissement du prix du gaz, ils peuvent donc se les procurer, et les dépasser même, par un emploi judicieux soit des becs à récupération, soit des becs à incandescence. Les becs dérivés da bec Siemens sont aujour- d'hui très nombreux et, découlant du même principe, ils se ressemblent beaucoup. Nous ne les décrirons pas, les visiteurs de l’hôtel du gaz, au Champ de Mars, les auront remarqués. Leur fonctionnement est facile à comprendre. Les produits de la combustion échauffent le récupérateur, l’air nécessaire à la combustion ne peut rentrer dans la verrine qu'en traversant le récupérateur, où il s’échauffe. La combus- tion du gaz ayant lieu à haute température, le pouvoir éclairant augmente dans une large proportion; cette conquête de pouvoir éclairant est d’autant plus étendue que l’on opère sur des bees de plus grosse dimension. Dans les différents systèmes de lampe exposés