L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
203
une exposition des produits du sol de
l’Australie.
L’or, la vigne, les bestiaux, avec la laine,
son t les grandes richesses de ce pays. Sans
Ips mines d'or, l’Australie, malgré la fer-
tilité de son sol, n’aurait pas présenté le
développement insensé qui fait aujour-
d’hui notre étonnement et notre admira-
tion
Vers 1850, en effet, non seulement l'im-
migration s’était arrêtée, mais parmi
ceux qui étaient déjà installés en Australie,
il se manifestait un courant d’émigration
vers de la Californie. La « gold-
fever », la fièvre d’or battait alors son
plein autour de San-Francisco naissante et
exerçait une attraction puissante sur tous
les esprits entreprenants et aventureux.
Cet exode des colons australiens vers la
Californie menaçait de de-
venir un sérieux danger
pour la colonie encore jeune
et pauvre d’enfants, mais
ce qui paraissait être une
calamite fut, au contraire,
un événement heureux;
lorsque les chercheurs d’or
revinrent d’Amérique, ils
furent frappés de l’analo-
gie qui existait entre le roc
et le sol australien et les
terrains californiens.
Les bancs de quartz de
la province do Victoria fu-
rent fouillés avec ardeur
et bientôt For fut découvert
autour de dunes, puis de
Ballarat.
L’avenir de l’Australie
était désormais assuré. De
toutes les parties du monde,
on se rua vers les champs
aurifères ; en une année la
colonie de Victoria reçut 80,000 nou-
veaux colons. Livrée au hasard tout d’a-
bord, entreprise individuellement, l’ex-
ploitation de l’or se centralisa peu à
peu entre les mains de puissantes com-
pagnies.
La surface du sol a tellement été re-
tournée, fouillée dans les districts miniers,
qu’il faut désormais, pour trouver l’or,
creuser profondément dans le sous-sol, ce
que seules des compagnies à capitaux
élevés peuvent entreprendre.
Depuis 1851, époqne delà découverte de
l’or, jusqu’àaujourd’hui, l’extraction de ce
métal en Australie s’est élevée au chiffre
colossal de 7 milliards 700 millions, sur
lesquels la colonie de Victoria entre pour
plus de cinq milliards, mais il faut ajouter
(pic celte production diminue continuel-
lement, malgré les progrès dans les
systèmes d’extraction. En 1871, on avait
encore, exporté 40,935 kilogrammes, tan-
dis qu'en 1888 ce chiffre s’est abaissé à
20,000 kilogrammes.
La colonie do Victoria a expose des
pyramides dorées, représentant la quan-
tité d’or extraite de ses mines,ainsi qu’une
collection importante de fac-similé des
gros lingots d’or trouvés dans la colonie;
quelques-uns représentent un chiffre res-
pectable cl ont été baptisés d’un nom
particulier. J’en citerai plusieurs parmi
ceux exposés.
Nom du ling-oL
Bienvenu (Welcome). .
Précieux............ . . •
Vicomte Canterbury. .
Vicomtesse Canterbury.
Etranger bienvenu. . -
Poids Valeur approximative
en grammes. en iïancs.
68.045 ' ‘200.000
’ 53.227 ! • 176:000
34.751 I12 000
27.800 88.000 -
78.000 250.000
Ce dernier a été trouvé, il y a deux ans,
à la surface du sol, c’est le plus gros lingot
australien connu.
Fougères australiennes, au quai d’Orsay.
Outre ces fac-similé, l’exposition de
l’industrie aurifère renferme encore une
série de-grandes photographies montrant
les placers de Ballarat, de Maldon, etc.,
avec tous les procédés employés pour
l’extraction, le lavage du précieux métal.
Les autres richesses minières de l’Aus-
tralie sontloind’ètre entièrement connues ;
toutefois, les mines de cuivre, de plomb
et d’étain sont déjà en pleine exploitation
et les échantillons exposés montrent que
les filons sont généralement riches et
formés de minerais à bons rendements
commerciaux.
Le charbon, quoique inférieur aux
marques anglaises, offre également une
source importante de prospérité pour les
colonies australiennes.
C’est surtout dans le Queensland que
les mines de charbons sont en pleine ex-
ploitation. Le mot mine est mal choisi, car
presque partout le charbon se trouve en-
core à la surface du sol, et l’exploitation so
fait à ciel ouvert. Les wagons, chargés au
filon, peuvent se rendre directement soit
au port d’embarquement, soit aux usines
ou aux hauts fourneaux.
L’économie qui résulte de ces condi-
tions favorables permet à ccs charbons
do lutter avec avantage contre les char-
bons étrangers, malgré leur infériorité
relative.
Il nous reste à passer en revue, après
les richesses du sous-sol, celles que peut
fournir le sol, grâce aux efforts de colons
intelligents et entreprenants.
Une des parties les plus intéressantes
del’Exposition australienne est, sans con-
teste, la section des vins. Pour nous Fran-
çais.. elle mérite de fixer vivement notre
attention Pendant longtemps, en effet, les
vins de France ont régné
sur le monde entier en sou-
verains incontestés. Nos
grands crus bordelais et
bourguignons étaient re-
présentés sur toutes les
tables étrangères. Les ra-
vages produits par le phyl-
loxéra, en diminuant notre
production, en nous for-
çant à modifier nos plants
célèbres, ont encouragé les
tentatives de l’étranger.
C’est ainsi qu’aujourd’hui,
non seulement l’Australie
produit des vins estimés,
pour sa propre consomma-
tion, mais qu’elle com-
mence déjà à les exporter
enEurope,en France mémo,
avec ses laines, scs viandes
gelées et son or.
Au banquet offert par les
membres de la Commission
royale australienne, aux membres des
Sociétés d’agriculture d’Angleterre et de
France, les vins d’Australie ont supporté,
sans faiblesse, la comparaison avec les
vins de France.
Dans un ouvrage récent, intitulé : John
Bull’s Vineyards, l’un des commissaires
de Victoria, à l'Exposition, M. Hubert de
Castella, a donné un historique intéressant
du développement de l’industrie viticole
en Australie M de Castella est lui-mème
un viticulteur distingué et possède en
Australie un immense vignoble, dont les
origines remontent aux premières ten-
tatives faites pour l’exploitation de la
vigne dans la province de Victoria. Ges
tentatives datent de 1839, mais elles res-
tèrent presque infructueuses pendant
longtemps. Le goût des habitants de la
colonie était porté vers les- liqueurs
fortes; les vins très alcoolisés trouvaient
seuls un écoulement rémunérateur, d’au-