L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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employant du premier coup les procédés
les plus scientifiques et les machines les
plus perfectionnées, ouvrant largement
ses portes aux émigrants, faisant appel
aux capitaux du monde entier, leur inspi-
rant la confiance qu’elle possédait, la Ré-
publique Argentine a franchi,' semble-t-il,
la période la plus difficile dans la vio des
nations. Si, à l’audace qui lui a mer-
veilleusement réussi, elle sait allier la
prudence et le sang-froid, nul doute que
l’avenir qui l’attend ne soit au niveau do
ses plus vastes ambitions.
Vainqueur du Pérou et do la Bolivie, le
Chili a. dans une lulle mémorable, porté
jusqu’à Lima ses armes victorieuses. Il
n'a été ni moins heureux ni moins fa-
vorisé dans son développement agri-
cole et commercial et ses conquêtes
pacifiques ne sont pas celles dont il
doive le moins s’enorgueillir. Riche en
or et en argent, il nous montre scs ma-
tières premières et ses produits fabri-
qués alimentant un commerce do 600
millions. Energique et persévérant, il a
su mettre en pleine valeur les res-
sources d’un sol en apparence ingrat.
Il a su en tirer tout ce qu’il pouvait
rendre, extraire de ses déserts le sal-
pêtre et le guano; de scs mines, le
cuivre et l’argent; peupler scs hauts,
plateaux de troupeaux, ses coteaux dû
vignes et d’oliviers, les versants dos
Andes de lamas et de chèvres.
Vaincue clans sa lutte avec le Chili,
enfermée entre le Brésil, la République
Argentine, le Chili et le Pérou, forcé-
ment repliée sur elle-même, la Bolivie
a su mettre à profit la période de paix
qui a succédé aux désastres de la guerre
de 1879. Dans son élégant pavillon,
qui rappelle par son architecture ori-
ginale et bizarre les constructions bo-
liviennes modernes, elle expose ses
riches échantillons de minerais d’ar-
gent, de cuivre et de manganèse, le
café, le caoutchouc cl le coca, ses im-
portantes collections anthropologiques,
sa faune cl sa flore, son couloir de
mines construit avec des minerais d’ar-
gent d’une valeur de 70,000 francs.
De cette revue, forcément rapide, des
richesses que l’Amérique étale à nos yeux,
des ressources chaque jour plus considé-
rables qu’elle nous révèle, un fait so dé-
gage et s’impose : le rôle important qu’elle
est appelée à jouer dans l’évolution éco-
nomique et industrielle qui s’annonce. Ce
que sera ce rôle, les conséquences qui en
résulteront pour l’Europe, l’initiative ré-
cemment prise par les Etats-Unis pour en
détourner à son profit les avantages, pour
s’en assurer la direction, c’est ce qu’il
nous reste à étudier.
C. de Vahigny.
L’EXPOSTTTON DE PARIS
LES TCHÈQUES A L'EXPOSITION
Parmi les hôtes que le monde entier nous a
envoyés pour admirer et pour étudier notre
Exposition Universelle, il n’y avait assurément
pas de plus satisfaits, de plus franchement
heureux de notre grand et brillant succès que
nos amis, les Tchèques.
Venus en groupes nombreux à Paris, il ont
en toute occasion témoigné de leur ardent
amour pour la France et de leur admiration
pour les résultats obtenus par son génie et son
travail. — Nous étions d’autant plus touchés
que nous savions que ces sympathies n’avaient
pas attendu l’heure du succès pour se mani-
COURONNE OFFERTE PAR LES ÜAMES TCHÈQUES
• aux Gymnastes français.
fester et qu’elles nous étaient fidèlement
acquises dans l’adversité.
Qui de nous ne se rappelle avec un vif plaisir
les vaillants Sokols, qui, malgré maints obsta-
cles suscités par un régime ombrageux leur
interdisant même de déployer en France leur
bannière nalionale, étaient entrésen lice à côté
de nos gymnastes français et ceux des autres
nations amies pour mesurer leur force et leur
adresse au Polygone de Vincennes.
Ils ont bien mérité les trois grands prix, et les
onze récompenses qui leur ont été décernés par
le jury international. Ces vigoureux jeunes
hommes, portant si crânement la plume de fau-
con à leur toque, n’ont pas seulement gagné les
sympathies des juges et des spectateurs de leurs
brillants débuts au Concours de gymnastes,
mais la population de Paris^ toujours si prompte
à deviner des cœurs dévoués à la France, les a
partout acclamés et disti ngués chaleureusement
à leur passage. Ces ovations spontanées ont été
particulièrement enthousiastes à l’occasion de
la visite des Sokols à l’Hôtel de Ville.
Nous ne pouvons pas omettre de mentionner
ici que la délégation des Sokols avait été chargée
de remettre aux gymnastes français une cou-
ronne d’argent artistement travaillée, don gra-
cieusement offert par les Dames tchèques.
Quelques semaines s’étaient à peine écoulées
qu’un nouveau train spécial nous apportait
d’autres convives deBohême. Cette fois c’étaient
des artistes et des grands industriels qui, ayant
M. le baron Friedberg-Mirohôrslky à leur tète,
étaient venus au nombre de 265 nous rendre
visite.
Emerveillés de notre Exposition et des beau-
tés de notre capitale, ils ont tenu à rendre
hommage à leurs hôtes en déposant, le d4 juil-
let, au monument de la République française
une magnifique couronne ornée de rubans
tricolores avec l'inscription « Les Tchèques à
la France ».
Us ont en outre déposé une belle couronne
au tombeau de leur compatriote, le poète Mic-
kievicz, qui repose à Montmorency.
Au mois d’août enfin nous vîmes arriver
les touristes tchèques, qui, au nombre de
350, ont été invités par la municipalité à un
banquet donné en leur honneur. Le cœur at-
tristé, nous constatons finalement que les étu-
diants tchèques qui ont fait remettre par
leurs délégués, à leurs camarades les étu-
diants français, une adresse de félicitation à
l’occasion de l’inauguration de la nouvelle
Sorbonne, ont été si cruellement frappés par
le gouvernement d’Autriche-Hongrie qui,
voyant dans cet acte de courtoisie une infrac-
tion à la loi, a prononcé la dissolution de l’As-
sociation des Étudiants tchèques, que nous
faisons des vœux sincères pour la prompte
réorganisation de ce centre de la jeunesse uni-
versitaire. Nous terminons ces lignes consa-
crées au souvenir de nos hôtes tchèques en
exprimant le vœu que les rapports et les liens
d’amitié si heureusement renoués entre nos
deux pays se raffermissent et se i’esserrent
de plus en plus.
LES FÊTES DE L’EXPOSITION1
Tous portent, chacun à sa manière, l’é-
charpe tricolore, négligemment roulée en tor-
tillon, largement étalée sur la poitrine, chez
l’un fanée et ayant beaucoup servi, chez
l’autre rutilante et battant neuf, agrémentée
de glands et de franges d’or. Deux ou trois
l’arborent majestueusement en sautoir; celui-ci,
enfin, voulant se figurer qu’il est grand-croix de
la Légion d’honneur, a subtilisé dans les plis le
blanc et le bleu et ne laisse voir qu’un large
ruban rouge.
Sur tout le parcours, on fait des ovations à
la plupart des départements, particulièrement à
la Meurthe-et-Moselle, au territoire de Bel-
fort, à la Seine-et-Oise, au Nord, au Pas-de-
Calais, à la Somme, à la Gironde et à l'Hérault,
dont les maires entonnent à pleine voix et à
plusieurs reprises le Chant du départ; au
Rhône, qui a son enseigne décorée de rubans
tricolores et de palmes triomphales; enfin, à
l’Yonne, qui clôt le cortège.
1. Voir les nns 69 à 73.