ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

Søgning i bogen

Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.

Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.

Download PDF

Digitaliseret bog

Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.

Side af 459 Forrige Næste
L’EXPOSITION DE PARIS urnes, etc., chez MM. Denière, Barbe- diennO, Dasson, Raingho Ireres, Viiran- goz, et chez d’autres encore. Mais le marbre ici est un peu trop considéré comme l’accessoire, et les bronzes récla- ment prcs(|uc exclusivement 1 attention des amateurs. Constatation fâcheuse, le marbre, mai- grement représenté chez nous, est encore plus mal traité dans les sections étran- gères. La Russie expose do fort curieux spécimens d’arbres agatisés; de Belgique, la maison Puissant frères a envoyé des plaques fort belles en griotte de Flandre, Sainte-Anne, rouge fleuri, etc. ; 1 Angle- terre expose quelques cheminées exécu- tées par MM. Yates Ilaywoods and C°; la Grèce a envoyé quelques spécimens de ses antiques carrières. Enfin, lu section italienne est encombrée do statuettes et de bustes : sauf cela, je n’ai rien rencon- tré qui ait attiré mon attention d’une façon particulière. Encore, pour l’Italie, le débordement d’amours pleurnicheurs, de Savoyards quémandeurs, de nègres musiciens, de petits pécheurs désappointés, de bébés hilarants, de fillettes soufflant dos bulles de savon ou de mioches contemplant leurs traits mal formés dans de vrais miroirs, est-il particulièrement péni- ble. Et l’on sc prend à regretter que les frères Lapiui, les sieurs Andreoni, Fer- nando Vichi, Antonio Frili, Romanelli et Merlini, qui ont lait undéballagô extraor- dinairement copieux de ces jolies choses, aient cru devoir employer une matière, relativement précieuse à un usage aussi peu artistique. IIemiy IIavaiid. mélangé, le vert çampan, la griotte coqnilléc, l’escalet bariolé, le villelïanche violet et le sarancolin si décoratif, et les autres marbres que l’on trouve dans les Pyrénées; le marbre onyx qui abonde en Algérie; le levento, lelanguedocque, sur- tout le blanc veiné, dont nous possédons sur divers points des carrières impor- tantes; et, indépendamment des griottes et du bleu fleuri que nous fournit l’Italie, que de sortes encore inconnues sc cachent dans les massifs inexplorés des Alpes et de la Corse ! Mais l’usage n’est pas d’employer le marbre dans los constructions do luxe, même dans les plus coûteuses, et rien n’est tyrannique comme l’usage. On so contente de stuc et c’est ce qui explique comment la plupart des maisons dont nous transcrivons ici les noms n’exposent guère (lue des cheminées. Quelques-unes de ces cheminées sont fort belles comme matière et comme façons. Chez M. Parfonry on en remarque une, en sarancolin des plus décoratives. M. Loichemolle a envoyé une cheminée Renaissance en marbre blanc d’un dessin sobre et distingué. M. Drouet-Langlois nous offre, outre trois petites cheminées d’appartement en griotte, blèu turquin et marbre blanc, d’une facture soignée, une cheminée monumentale eu rouge royal un peu lourde, mais dont le dessin ne manque pas d'ampleur. Chez M. Benezcch ce sont les brèches qui triomphent, et chezM. Gruot nous avons relevé la pré- sence d’une cheminée bleu turquin, avec application do bronzes d’un agréable modèle, et d’autres en rouge royal et en sarancolin d’une belle qualité. En outre do ces belles cheminées, il nous faut citer le superbe vase à tète de. gorgone, dessiné par M. Sédille, et l’a- gréable fontaine en brèche de Tunisie, envoyés parM. Parfonry; la belle colonne de grand antique, exposée par M. Bcne- zech, les demi-colonnes, les balustrades et les vases de MM. Drouet et Loiche- molle. Est-ce tout ce que le Champ do Mars renferme do remarquable on fait de marbre? Certainement non. Si nous cher- chons en dehors de la classe 18, relative à la décoration, nous trouverons dans la classe 41, qui comprend les mines et la métallurgie, un échantillonnage très com- plet do nos marbres pyrénéens : griotte coquillée, escalct bariolé, sarancolin, ville- franche violet, etc., exposé par MM. Ja- cob lloltzer et Ci0. Dans les jardins on remarque également un pavillon construit en marbres variés de la vallée d’Ossau (Basses-Pyrénées). Enfin, en cherchant bien, on pourrait encore relever de fort beaux échantillons de vases. coupes, । main * LES AÎSSAOUAS avait eu lieu la fracture, — déjà guérie d ail- leurs, — on voyait une grosse touffe de che- veux blancs. Aïssa dit au juif : « Vois! pour accomplir ta promesse, je suis monté jusqu’au quatrième ciel, vers l’ange qui lient dans ses mains les pluies fécondantes ; je lui ai demandé de l’eau, il a refusé; nous nous sommes battus; dans la lutte, il m’a cassé le bras; mais je l’ai terrassé et contraint à exaucer mon vœu. Va donc par toute la ville, raconte ma victoire et annonce que demain la pluie tombera : que cha- cun répare ses maisons et visite ses terrasses, car Fondée sera terrible. Le lendemain, la pluie tomba si abondante que ceux qui, par incrédulité, n’avaient point suivi le conseil du marabout, virent leurs mai- sons inondées ou détruites : Aïssa avait dis- paru ; mais depuis cette époque, parmi ses des- cendants directs, qui portent lenom d'Aïssaouas ou Sidna-Aisser, naît, tous les siècles, un en- fant marqué au bras droit, comme son aïeul, d’une touffe de cheveux blancs. Les Aïssaouas ont à Fez un vaste sanctuaire qui est en quelque sorte la maison centrale de la communauté; vers le mois de juillet, ils se rendent, chaque année, dans la province de Sousse, pour y faire leurs provisions de scor- pions et do serpents, et se répandent ensuite dans toute l’Algérie. Quelques-uns sont venus à l’Exposition, et depuis trois mois, au concert algérien de l’Esplanade des Invalides, ils se li- vrent, devant lu foule cbuliic, à leurs excicices favoris. Ils sont là cinq hommes robustes et bronzés, vêtus d’une chemise flottante, serrée à la taille par un cordon : avec une ardeur toute reli- gieuse, ils frappent à coups redoubles sur d’énormes tambours de basque et sur des tara- bouks retentissants, et la cacophonie va en aug- mentant jusqu’au moment où ils supposent que le dieu les a écoutés et que leurs sacrifices lui seront agréables. Un profond silence règne alors dans la salle. L’un des initiés s’approche d’un réchaud de charbon placé aux pieds du « maître » et respire avec volupté les gaz qui s’en dégagent. 11 lève les yeux au ciel, s’accrou- pit, se relève, imprime à sa tète un mouve- ment de rotation vertigineuse, saute, rugit, parcourt lascètte en hurlant comme un fauve... il est prêt. Alors il se précipite aux pieds du chef, le sup- plie de lui donner la boîte où sont enfermés les scorpions... on lui remet l’objet de sa convoi- tise : l’Aïssaoua rayonne, il saisit la boîte dans ses doigts, la tourne, la retourne en riant de bonheur. Puis il en tire un scorpion, horrible bête jaunâtre à queue hérissée: il le met sur ses bras, sur son cou, le suspend à ses lèvres, et tout à coup, d’un brusque mouvement de go- sier, l’avale... C’est curieux, émouvant même, mais peu ra- goûtant. Et les exercices se succèdent, étranges, troublants, presque horribles : l’un se perce la joue d’une tige d’acier; l’autre, à l’aide d’une vrille, fait sortir son œil de l’orbite ; un troi- sième se fait un collier d’une couple de vi- pères, et mord à belles dents, avec un air de gourmand satisfait, leur corps froid qui se tor- tille et s’enroule. Les scorpions se font rares, à la longue, et puis en voyage, n’est-ce pas, on mange ce qu on trouve, et l’on ne doit pas se montrer difficile. El une fois le tour terminé, vous voyez ces braves gens reprendre tranquillement leurs places, très calmes, souriant modestement des mines effarées de l’assistance, et ne paraissant pas autrement troublés à l’idée de digérer 1 hor- Les Parisiens, qui crient à la soif lorsque leurs édiles, dans un but d’économie, substi- tuent pour une demi-journée l’eau de la rivière à celle de la Vanne ou de la Dhuys, feraient sans nul doute une révolution si on les laissait quelques jours dans l’état où se trouvèrent jadis les habitants de Meknès. Meknès est une ville du Maroc, qui ne renferme qu’un puits, lequel se trouva un jour assez desséché, par la raison fort simple que depuis trois ans il n’était pas tombé du ciel une goutte d’eau. Un juif des environs, — l’histoire se passait au xvi° siècle, __s’avisa de vendre aux habitants de la pluie à jour lixe, toucha pour cette alléchante pro- messe une forte somme, et s’en vint trouver un saint marabout, nommé Aïssa, lui avouant qu’en conciliant ce marché, il avait spéculé sur le crédit qu’il lui supposait auprès du pro- phète. Bref, il lui demanda un miracle. Aïssa était bon homme; il ne promit rien, mais s’enferma seul, pendant un jour entier, dans la mosquée; lorsqu’il en sortit le lende- il avait le bras cassé, et à la place où