ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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L’EXPOSITION DE PARIS GC GM vases de formes et de grandeurs diverses, figu- rines de terre cuite, amphores, plats, coupes, etc. Devant le comptoir, maître Pixtillus, le pro- priétaire de la boutique, se tient debout, la main droite cherchant à atteindre l’une des 'figurines des étagères, tandis que de la main gauche il tend une coupe dans le fond de laquelle est tracée en relief la devise : Veni ad me, arnica ! à une dame gallo-romaine gra- cieusement assise dans un fauteuil d’osier tressé, et maniant son flabellum, dont la forme circu- laire et plissée très authentique rappelle exac- tement l’éventail japonais de même forme. Dans les diverses parties de ('Histoire du tra- vail, nous trouvons de nombreux originaux des produits du magasin de Pixtillus dans les expo- sitions des collections particulières qui ornent les vitrines de l’histoire de la céramique, au premier étage. Rome a été le trait d’union entre le monde antique et le monde moderne. Les mosaïques, nous dit Pline, furent en usage dès le temps de Sylla. La caractéristique de la poterie, c’est le relief. L’art étrusque marche paral- lèlement à l’art grec. Puis, des relations avec l’Orient naît l’art byzantin dans lequel, favorisée par l’emploi de la mosaïque et des émaux, la peinture atteint les plus vives colora- tions, en même temps que le dessin abandonne les principes symétriques des Grecs pour entrer dans la fantaisie. Au moyen âge, qui va. du v8 siècle de notre ère, chute de l’empire d’Occident, jusqu’au xv° siècle, prise de Constantinople, l’art céra- mique est répandu, en Sicile, dans la basse Italie, dans la Campanie, dans les vieilles villes étrusques; on y fabrique des vases décorés avec beaucoup de luxe, que les fouilles faites dans les nécropoles nous ont permis de retrouver en parfait état. Mais la terre cuite estampée dans des moules sculptés a remplacé la mosaïque qui est d’une execution plus longue, et il faut arri- ver au xii* siècle pour retrouver, en Europe, la brique émaillée. Au vu0 siècle, les Arabes sont maîtres de l'Asie Mineure, de l’Égypte et de l’Afrique sep- tentrionale ; ils envahissent le sud de l’Espagne, apportant avec eux l’art de la mosaïque qu’ils avaient trouvé cultivé partout, surtouten Perse. Aux petits cubes de mosaïque, d’un procédé lent et coûteux, ils substituèrent les briques et les plaques de faïence dont ils se servaient comme revêtement, et la mosquée de Gordoue fut une des premières applications de cet art. Quatre siècles pins tard, le premier roi de Gre- nadeconstruisait lepalaisféeriquede l’Alhambra dont los plaques émaillées, ornées de devises, ont fait l’admiration du monde entier. Cependant, à côté de la manifestation de l’art appliqué à la. vie nationale, les céramistes espagnols créèrent la poterie hispano-mau- resque, dont l’élégance des formes, aussi bien que les brillants tons lustrés métalliques, acqui- rent bientôt une réputation universelle sous le nom de poterie dorée. N’est-ce pas à la poterie aux reflets nacrés, fabriquée au xnie siècle dans l’ÎIe Majorque, que l’on attribue la dénomination de majolique, appliquée par les Italiens à leur poterie émaillée. Au moyen âge et pendant la Renaissance, presque toutes les maisons en Europe étaient couvertes de tuiles vernissées, et ornées d’épis émaillés. En Italie, surtout à Florence, nombre de monuments étaient recouverts de faïence émaillée, et les usines d’Urbino, de Deruta, de Ghaffagiolo, des Della Robbia sont demeurées célèbres entre toutes. Une heureuse inspiration de MM. Perrat e) Collignon nous offre l’exacte représentation de ce qu’était cet art céramique dont les innom- brables produits sont arrivés jusqu à nous. Assistés de MM. Blavette, architecte; Hébert, sculpteur; Chapuis, décorateur, les deux savants archéologues ont reconstitué, avec la plus scru- puleuse minutie historique, l'atelier d’un artisan potier du siècle de Périclès, habitant probable- ment le quartier Céramique d’Athènes qui ren- fermait les jardins de l’Académie. Celle figura- tion se trouve placée dans 1 un des angles de la section des sciences anthropologiques et ethno- graphiques de l’flistoirß du travail, dans le Palais des Arts libéraux. Elle nous présente l’atelier composé d'une pièce communiquant avec la cour à ciel ouvert, par un portique d’ordre dorique, fermé à gauche par un mur de clôture laissant une vue sur l’Acropole. Comme décoration générale, architraves et solives du plafond peintes en bleu avec filets blancs; panneaux verticaux rouges et bruns; dressoirs sur lesquels sont rangés des poteries et des modèles, dont plusieurs sont des origi- naux appartenant aux collections de MM. Rollin et Fenardent; deux étagères garnies de divers objets; des vases, des calibres suspendus çà et là; puis des inscriptions, des croquis et des profils de vases, tracés sur les murs; une table votive à trois pieds supportant quelques vases déjà garnis de leurs anses, ainsi qu’une masse de glaise dans laquelle sont plantés deux ébau- choirs. Tous les vases ainsi présentés sont sans pein- tures et nous font voir les détails successifs de la fabrication. Au fond et à droite de l’atelier, assis devant un tour à main et achevant le tournassage d’une amphore, voici le maître potier en per- sonne. — A sa droite et assise sur une chaise à pieds courbés, une jeune fille ajoute les anses à une amphore; une amphore terminée et quelques petits vases placés près d’elle indi- quent la nature du travail qu’elle accomplit. — De l’autre côté, un jeune apprenti achève la décoration picturale de quelques vases en cou- vrant d'un vernis noir la partie de la panse laissée libre par le peintre entre les figures. Dans la cour nous assistons à la dernière opé- ration, la cuisson. Là nous trouvons le four en terre cuite en forme de dôme dont le sommet est percé d’un trou livrant passage à la flamme et à la fumée. A la partie inférieure, devant la gueule du four, un ouvrier armé d’un rin- gard active le feu et a à sa portée un tas de fagots. — Au milieu du four et sur l’un des côtés, se trouve l’ouverture par laquelle les vases sont enfournés. — Enfin, dans la porte qui ferme cette ouverture, est percé un trou permettant de surveiller la cuisson à l’intérieur. Cette mise en scène du plus haut intérêt est complétée par une exposition de la riche collec- tion des principaux types de la céramique grecque, qui appartient à M. Ballon et qui est placée dans l’une des vitrines du premier étage du Palais. Dans l’autre angle de la section, MM. Héron de Villefosse et M. E. Keinach nous présentent la boutique d'un Gallo-Romain du ii° siècle de notre ère, dont l'enseigne extérieure « Ad amphorum rubrum » nous indique bien les produits mis en vente. C’est une échoppe en bois, couverte en tuiles, dont l’intérieur est garni de quatre étagères sur lesquelles sont rangés les spécimens de Ja céramique gallo-romaine reproduits d’après les originaux qui sont au Musée de Saint-Germain : Cette époque de la Renaissance voit la céra niiquc s’enrichir des plus brillantes couleurs l’art de la décoration emprunte ses sujets aux traditions antiques,aux tableaux, aux arabesques entremêlées défigurés d’animaux, déplantés, et affecte les formes les plus capricieuses. Telles sont surtout les faïences d’Oiron et les poteries de Bernard de Palissy, cet inventeur des rus- tiques figulines du Itoy. Vers la fin du xve siècle, dans les usines de Rouen et de Nevers, nous voyons le décor à centre rayonnant, en même temps que les imita- tions de la Chine se manifestent dans l’usine de Delft et dans la porcelaine de Saxe. Dans ce rapide examen de l’art céramique ancien, nous ne pouvons oublier l’Amérique, dont le Palais mexicain, reproduction du fameux Teocali de Mitla, représente le type ar- chitectural indigène complet. Grâce au dévoue- ment des explorateurs, nous avons pu recons- tituer l’art céramique des anciens Indiens du Yucatan, du Mexique, du Pérou, du Guatémala, de la Colombie, de l’Équateur, depuis la terre cuite la plus primitive jusqu’au vase parfait de forme et décoration. Aucun peuple n’a poussé, aussi loin que les Indiens de l’Amérique, 1 art céramique, au point de vue de la diversité et de l’imagination des sujets : pas une des créations naturelles animées ou inanimées qu’ils n’aient représentée en terre cuite. Le musée ethnogra- phique du Trocadéro en fournit une preuve manifeste par les mille vases exposés dans ses vitrines, dont pas un ne ressemble à l’autre. Nous y trouvons des poteries rouges, noires ou grises, très dures et semées de lamelles bril- lantes; des urnes, des vases, des coupes, divers instruments de musique en terre cuite; des imi- tations d’animaux ou de divinités. Ces terres cuites sont fines, dures et luisantes, souvent ornées de gravures en reliefs, de dessins noirs, et quelquefois d’une glaçure d’un brun verdâtre ou jaunâtre aux reflets multiples. Cependant on ne trouve pas dans ces poteries les beaux et riches décors de la céramique orientale. Le Nouveau Monde a donc, comme l’ancien, son histoire céramique, et nous pouvons en déduire que cet art, par son caractère d’univer- salité progressive, est intimement lié à l'histoire de l’humanité, les mêmes besoins et les mêmes sentiments ayant engendré les mêmes manifes- tations dans un égal avancement de civilisa- tion. (A suivre.') A. Dally. LA SCIENCE Ä L’EXPOSITION LES MACHINES Ä VAPEUR En passant en revue récemment les chau- dières qui fournissent la vapeur aux machines de l’Exposition ', nous avons promis d’étudier les machines à vapeur elles-mêmes. Nous te- nons aujourd’hui notre promesse, et cela d’au- tant plus facilement que les machines à vapeur existent en grand nombre dans les galeries du Champ de Mars. On a rarement vu, dans une Exposition, un aussi imposant concours de ce genre de moteurs. Tous les types y figurent, par les spécimens de plusieurs constructeurs, et nous aurions une tâche impossible a remplir si nous voulions examiner chacun en particu- lier. Mais tel n’est pas le but de cet article. Nous voulons seulement prendre texte des machines 1. Voir II" 33, page 238. I