ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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286 L’EXPOSITION DE PARIS tion inferieure par la pression atmosphérique, au moment où s’effectue le déclanchement. Le condenseur est placé à l’arrière du cylindre à vapeur, et sur le même plan horizontal. Il est muni d’un robinet spécial, avec cadran indica- teur, qui permet de proportionner exactement la quantité d’eau d’injection au poids de vapeur consommé dans le cylindre, en se basant, pour cela, sur les indications d’un baromètre et d’un thermomètre, qui donnent constamment la pression dans le condenseur et la température de l’eau d’évacuation. Des tubulures sont mé- nagées à la partie inférieure, pour le remplissage et la vidange du condenseur. Machines a soupapes. — On voit fonctionner dans la grande Galerie des Machines, une très belle machine à vapeur à soupapes, envoyée par les inventeurs MM. Sulzer frères, de Zurich. Celle machine, complètement inspirée de la ma- chine Corliss, pour la forme extérieure, a pour distribution de vapeur des soupapes à manchon. Le système de distribution de vapeur com- porte quatre soupapes, deux en haut pour l’ad- mission, deux en bas pour l’échappement. Ces soupapes sont appuyées sur leurs sièges par des ressorts énergiques. Du côté de l’admission, la fermeture s’opère brusquement. Le choc est évité au moyen d’un piston à coussin d’air. Un arbre, parallèle à l’axe du cylindre, sert à la commande des distributeurs;il prend son mou- vement sur l’arbre de la machine, au moyen de deux roues d’angle, d’égal diamètre. Sans donner d’autres détails qui exigeraient des dessins particuliers, nous mettons sous les yeux (fig. 3) une des machines Sulzer que l’on voit à l’Exposition. (A suivre.') Louis Figuier. LES FÊTES DE L’EXPOSITION1 Le fauteuil de M. Carnot est rouge cramoisi et or; au-dessus de la table se trouve un trophée avec l’effigie de la République, entouré de dra- peaux tricolores, sur lequel un écusson porte ces mots : Pax, Labor. Derrière la table officielle est aménagé un salon de cinq mètres de diamètre, réservé au Président de la République. Ce salon est tendu de tapisseries rouges frangées d’or. Au milieu, une pelouse entourée de fleurs. Un immense vélum recouvre le dessus de la nef, où sont suspendues des oriflammes multico- lores. Deux autres tables, à droite et à gauche de la nef centrale, sont réservées aux départements de la lettre P à la lettre Y. Dans l’une d’elles a été installée une cascade d’un très pittoresque effet; l’eau jaillit d’un rocher dans un bassin qu’entoure une verte pelouse. Les tables sont placées parallèlement à celle du chef de l’Etat; au-dessus de chacune d’elles, se dressent des étiquettes portant le nom de chaque département. Douze lustres,genre roman, portant chacun 58 lampes à arc électrique, et 8 lustres de moindre dimension, portant chacun 5 autres lampes, éclairent la nef centrale; en outre, des myriades de lumières jaillissent des torchères placées à l’extrémité de chaque table. A sept heures un quart, M. Carnot apparaît à la table d’honneur. Aussitôt tous les assistants se lèvent et une immense acclamation sort de toutes les bouches : « Vive Carnot ! Vive la Répu- blique ! » Trois fois cette ovation colossale, inou- 1. Voir los n09 69 à 75. bliable, se renouvelle avec la même unanimité. L’aspect de la table est féeriqqe; l’émotion pro- duite sur les assistants, indescriptible. On sent que toute la France, personnifiée par ces quinze mille représentants des communes les plus éloi- gnées, salue dans la chef de l’État la plus pure incarnation de l’idée républicaine. Le Président, visiblement touché, salue et s’assied; à sa droite se place M. Chautemps; à sa gauche, M. Poubelle, préfet de la Seine. M. Le Royer, tous les ministres, un grand nombre de généraux et de hauts fonctionnaires de la Ville et de l’Exposition complètent la table d’honneur. Le service commence aussitôt et le tour de force qui consiste à servir, au même instant, le même dîner à 19,000 personnes est accompli de la façon la plus merveilleuse. Jamais repas aussi considérable par le nombre des convives n’avait eu lieu dans aucune ville du monde. Ce banquet « Eiffel » n’aura pas été l’un des moindresprodigesdecelte année 1889, siféconde en manifestations industrielles incomparables La maison Polel et Chabot a ainsi participé glo.ieusement, dans une industrie délicate, à l’Exposition Universelle. Le menu, distribué à tous les convives, était renfermé dansune élégante couverture de papier- parchemin, cousue de fil d’or. Au menu était joint un remarquable portrait héliographique de M. Carnot, par Pierre Petit. A huit heures et demie, le dessert était servi et le champagne remplissait les verres. Un trom- pette de la garde républicaine vient auprès de la table d’honneur, et, servant de « héraut », fait un appel bruyant avec son instrument. Les conversations cessent, un silence solennel s’éta- blit, les galeries du premier étage se remplissent de curieux : c’est l’heure des toasts. M. Chautemps envoie un souvenir aux maires qui ont exprimé le regret de ne pouvoir entre- prendre le voyage de Paris et constate que, depuis le 14 juillet 1790, pareil spectacle ne s’est vu, en aucun pays : la nation entière assemblée en un même lieu, la nation heureuse d’être libre, débordante de fraternité, pleine de confiance dans ses destinées. 11 salue les maires des colonies françaises et boit à la République ! à M. Carnot! Après ce toast, accueilli avec empressement par les convives, qui acclament le Président de la République,. M. Carnot serre cordialement la main à M. Chatilemps et choque gracieusement son verre contre le sien, avant de prendre la parole à son tour. Le chef de l’État expose rapidement le but et le caractère de celle fête, qui marquera plus spécialement la solidarité nationale., )a force et l’unité de notre chère patrie, et adresse à tous les élus des communes françaises le salut cor- dial de la France républicaine. M. Carnot fait ensuite an brillant et rapide tableau des merveilles de l’Exposition, que les étrangers ont appelé « le plus grand monument pacifique de l’Europe ». « Écrivains, savants, industriels, ouvriers, gymnastes, sociétés chorales, jeunesse des deux mondes, qui accourent pour partager nos tra- vaux ou pour mêler leurs bannières à nos trois couleurs, laissent ici et emportent, j’en suis sûr, des souvenirs et des sympathies qui sont un germe fécond, semé parmi les peuples, d’amitiés plus durables peut-être que des alliances et qui ne portent en elles que des sentiments de con- corde et de paix. « Notre France, Messieurs, a tout à gagner dans cette visite des peuples. Nos hôtes ont pu constater aussi ce que dix-huit années de travail et d’efforts, sous un régime de liberté, ont fait d’un peuple durement éprouvé, qui a su tenir compte de la mauvaise fortune et reprendre le rang qui lui appartient dans le monde. « La République, Messieurs, cent ans après 1789, la République est devenue la France même. Elle est le couronnement nécessaire de notre immortelle Révolution. Le double but qu’ont poursuivi nos pères, la liberté politique et la justice sociale, c’est la République qui nous per- mettra de l’atteindre. « Ce grand peuple de France saura obtenir l’oubli des discordes passagères, des divisions néfastes qui ont, à certaines heures, jeté dans notre pays des germes de découragement et de faiblesse. 11 saura former un faisceau de toutes les forces républicaines el réconcilier tous les fils de 89 au nom de la Patrie. « C’est dans cette pensée et dans celte espé- rance, mes chers concitoyens, représentants dévoués des communes françaises, que je vous propose de lever avec moi vos verres : « A la République une el indivisible! à la liberté ! à la grandeur de la France! » Ces chaudes paroles soulèvent un enthou- siasme indescriptible. Quinze mille verres se lèvent au même instant et un cri unanime • « Vive la République! Vive Carnot! » s’élève immense, formidable, imposant. Puis, de tous côtés, le cristal s’entrechoque, les mains se pressent, les protestations de patriotisme et d’union démocratique s’échangent. Où trouver une reproduction plus fidèle et plus sincère de la fête de la Fédération? Les maires défilent successivement devant le President de la République, et lui offrent des fleurs, avec une inscription portant le nom de chaque département. Peu à peu, cependant, un calme relatif s’éta- blit, et les convives se dispersent. M. Carnot se retire quelques instants dans le salon qui lui a été réservé; puis il remonte dans son landau devant la porte du Cours-la-Reine, où une foule énorme lui fait une nouvelle et très brillante ovation, qui se prolonge jusqu’à l’Élysée. Pendant ce temps, les invités se rendent au Jardin de Paris, transformé en fumoir, tout embrasé par des feux de Bengale et illuminé a giorno par des milliers de ballons multicolores. L’orchestre joue la Marseillaise, qu’on applau- dit, qu’on bisse et que l’on accompagne à pleine voix. Vers dixhfiures, lesmairessortent pargroupes et se rendent à l’Esplanade, où les transportent, des voitures spéciales. De là, par le chemin de fer Decauville, mis gracieusement à leur dispo- sition, ils vont admirer les fontaines lumineuses, les illuminations du Trocadéro et du Dôme cen- tral, et la Tour Eiffel, dont l’embrasement con- tinu se prolonge exceptionnellement jusqu’à mi- nuit. Les mandataires des communes de France ont emporté un souvenir durable de cette journée désormais historique. VI LE TRIOMPHE DE LA RÉPUBLIQUE Le 11 septembre, vingt-deux mille invités assistaient, dans la vaste nef du Palais de l’in- dustrie, à l’audition de l’Ode triomphale en l’honneur du Centenaire de 1789 : le Triomphe de la République, de Mme Augusta Holmès, — une musicienne irlandaise de race, dont l’œuvre, poème el musique, représentait une somme de travail colossal, étant donné surtout le peu de temps que l’auteur avait mis à la composer.