L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
L’assistance était enfiévrée d’enthousiasme
patriotique.
Le lendemain, une nouvelle représentation
était donnée devant les élèves des écoles de la
Seine. Après avoir été émerveillés par 1 aspect
de la salle-et avoir échangé à voix basse leurs
impressions, les enfants acclamèrent chaleu-
reusement l’ouverture, et, quand le rideau
s’entrouvrit, dix mille voix grêles remplirentla
nef de bravos et de cris de : « Vive la Républi-
que! »
A l’entrée des soldats, c’est un véritable
délire: chacun cherche à reconnaître les uni-
formes, habilement groupés. Les travailleurs
sont aussi fort applaudis. Le chœur de la Jeu-
nesse est bissé, et, lorsque paraissent les enfants,
la joie est au comble.
La sortie de celte fêle enfantine en fut peut-
être la partie la plus curieuse. Ceux des quartiers
les plus proches s’en allaient bravement à pied,
par le bras ou par la main, marchant en files
indiennes. Les autres s’entassaient dans <1 im-
menses tapissières prêtées par les mairies.
Ce fut pendant une heure une cohue sans
désordre, de bambins et d adolescents jasant,
débordant d’enthousiasme, oubliant Je sommeil
dans leur empressement à communiquer leurs
sensations et leurs sentiments, et à décrire dans
tous ses détails le spectacle inoubliable auquel
ils avaient assisté.
/
VII
LE MONUMENT DE LÄ PLACE DE LA NATION
Le 21 septembre, était inauguré, place de la
Nation, l’admirable monument de M. Dalou,
représentant « Le triomphe de la République »,
que la gravure avait reproduit déjà sous toutes
les formes.
La figure qui couronne ce chef-d’œuvre, la
République triomphante, debout sur le globe,
est d’une simplicité d’allure et d’une grandeur
qui étonnent : c’est plus qu une femme, c est
une déesse dont le port trahit 1 origine surhu-
maine. Le statuaire y a mis son génie et sa foi.
Elle marche, elle vit, elle s avance vers vous,
sobrement drapée, la main ouverte, de bonnes
paroles sur les lèvres. Et le groupe qu’elle
domine, le char qui la porte, les lions qui la
traînent, forment un ensemble dont la richesse
décorative s’allie à la plus male simplicité.
(A suivre.) V.-F. M.
On sait que le programme des fêtes du Cen-
tenaire comprenait une Ode triomphale à la
République. Un concours fut ouvert; niais le
poème du lauréat, M. Georges Vicaire, ne trouva
pas de compositeur. Holmès, qui n’avart
pas concouru, proposa à M. Alphand une œuvre
conçue, paroles et musique, sur le plan de la
scène lyrique de Gossec, représentée en -1792 à
l’Opéra {L'OU'rande à la liberté). M. Alphand
présenta le scénario à la commission spéciale
et fut assez heureux pour le faire accepter. Le
Conseil municipal de Paris vota 300,000 francs
pour une triple exécution gratuite de la scène
lyrique. M. Colonne réunit ses musiciens et ses
choristes, et, avec l’aide de MM. Fock et Beaugé,
obtint une rapide mise au point scénique et
musicale.
Pour monter cette œuvre dans laquelle figu-
rent plus de douze cents personnes, il fallait un
théâtre gigantesque; il fut construit au Palais
de l’industrie, et, par la beauté et 1 heureuse
proportion des décors, on put obtenir un eilet
réellement merveilleux. Une baie de 45 mètres
de hauteur formait l’entrée de la scène, qui se
prolongeait sur une profondeur de 50 mètres.
Au fond, une toile de60 mètres de haut repré-
sentait de riants paysages ; dans le lointain se
dressaient des montagnes. Au centre de la scène
s’élevait l’autel de la Patrie, qu’enveloppait le
drapeau tricolore ; on y accédait par un immense
escalier; aux quatre coins, dans des trépieds,
brûlaient des parfums. De chaque côté, des
pentes douces, semblantvenir des derniers plans
du décor du fond, descendaient jusqu’au vaste
proscénium qui occupait le devant du théâtre, à
la manière antique ; à droite et à gauche de la
scène, au premier plan,deux portes monumen-
tales; c’est par là que les chœurs faisaient leur
entrée.
Chaque groupe vase ranger sur le proscénium
et, après avoir chanté, il remonte par les deux
rampes et va prendre place sur les hauteurs du
fond de la scène, formant un ensemble harmo-
nieux et imposant de 800 figurants, vêtus de
costumes où le goût le dispute à la vérité.
Des appels de trompettes se répondent et la
marche triomphale s’élève des profondeurs de
l’orchestre. Les vignerons entonnent un chœur
très coloré; viennent ensuite : les moissonneuses,
accompagnées de Gérés, portée sur des gerbes
de blé et de fleurs des champs; Mars assis sur
un char; Neptune sur un rocher de corail;
derrière, un défilé de soldats de toutes armes;
les travailleurs des champs et ceux des villes,
précédés du cortège des « Compagnons ». L’en-
trée des Arts et des Sciences a lieu au point
culminant du poème lyrique. Derrièrel’Amour et
la Jeunesse arrivent les chœurs de jeunes gens
et de jeunes filles, les amoureux, les enfcintsj les
mains pleines d’épis et de feuillages.
Soudain, la nuit tombe sur la scèïic, la foudre
gronde et une femme vêtue de deuil, les fers
aux mains, apparaît : c’est la France. Subite-
ment la scène est inondée de lumière; les plis
du drapeau tricolore s’écartent et laissent voir
une République, portant le péplum d’azur, la
tunique blanche et le bonnet phrygien, cerclé
d’une couronne d’épis d’or. C’est l’apothéose.
Une beauté colossale, MraeRoumi, apportait a
cette scène dramatique le concours d’une pro-
digieuse voix de contralto aussi ample que déco-
rative, et que l’on entendait dans toute la nef du
gigantesque palais.
Un cri de triomphe a salué cette apparition et
des applaudissements frénétiques ont éclaté,
pendant que les masses chorales célébraient à
l’unisson la Patrie délivrée et régénérée.
LA SCIENCE A L’EXPOSITION
LA PHOTOGRAPHIE1
plis de gravures, qui viennent éclairer et.
compléterles descriptions deFauteur. Les
ouvrages de pure imagination ont même
recours aux illustrations. Le récit a bien
plus d’adrait, quand un dessinateur (le ta-
lent vient, presque à chaque page, met-
tre, pour ainsi dire, le sujet du récit sous
nos yeux. A quelles dépenses n’aurait pas
eiilrü.îi)C ce déluge d’illustrations, s il eut
fallu employer, comme autrefois, la gra-
vure sur bois, qui demande un artiste
pour dessiner sur le bois, puis un graveur
pour tailler ce bois, 6t traduiro, sans la
dénaturer, l’œuvre du dessinateur? La
gravure par la. photographie a permis de
supprimer le plus souvent les deux inter-
médiaires entre la création etl exécution
de l’œuvre, c’est-à-dire le graveur sur
bois, et quelquefois même le dessinateur
lui-même.
11 était donc fort important de connaître
l’état actuel de la gravure photographi-
que.
Les movens d’obtenir des clichés eu
relief applicables àla typographie, c’est-à-
dire donnant des dessins que l’on tire en
typographie, en même temps que les
pages du texte, ce qui procure une éco-
nomie considérable, peuvent être réduits
à deux :
12 La production d’un cliché en relief,
en zinc, qui rend, avec une fidélité rigou-
reuse, le dessin tracé par l’artiste.
13 La production d’un cliché en relief,
en cuivre, qui rend, très fidèlement une
vue photographique quelconque, paysage,
portrait, monument, etc., sans aucune
intervention du dessinateur.
Le premier de ces procédés s’appelle
gillotage, du nom de l’inventeur Gillot;
le second porte le nom de photogravure
directe.
Tels sont les deux procédés qui ser-
vent à donner les clichés en relief, appli-
cables aux tirages typographiques.
Quant aux procédés permettant d’ob-
tenir des gravures en taille-douce, c’est-a-
dire des plaques portant la gravure en
creux, ils ont beaucoup perdu de leur
importance. La gravure typographique
{giltotage ^photogravure directe) joue
maintenant un li és grand rôle dans 1 im-
primerie, lundis jdtoto-litJiograph ie
et la gravure photographique en creux
ne trouventquede rares débouchés. Tandis
que la pluparl des ouvrages de science
et d'art se remplissent de gravures déri-
vant de la photographie et s’imprimant
avecle texte, au contraire les photo-litho-
graphies et les gravures en taille-douce,
qu’il faut faire tirer à part, et qui, dès lors,
reviennent à un prix élevé, ne se voient
que très rarement dans les publications
des éditeurs, et ne servent qu’à des besoins
vraiment artistiques.
Un intérêt de premier ordre s’atta-
chait à apprécier, à (Exposition, les pro-
grès de la gravure photographique, c’est-
à-dire de l’emploi des procédés photogra-
phiques, dans la gravure sur bois et sur
les métaux.
Aujourd’hui l'imprimerie fait un emploi
considérable de la photographie appliquée
à produire les clichés en relief, soit en
zinc, soit en cuivre. Les livres de science,
d’art ou d’industrie, sont niaintenant rem-
•1. Voir le n” 75.